Dans le cadre du budget 2026, le Sénat entend alléger la facture des foyers chauffés à l’électricité tout en augmentant celle des utilisateurs de gaz. Une décision qui suscite autant l’intérêt du gouvernement que les vives critiques de l’opposition.
Entre -11 et -45 € par an pour les ménages
La chambre haute a adopté samedi une mesure visant à réduire le coût de l’électricité pour les foyers qui l’utilisent pour se chauffer. Cette initiative portée par la droite sénatoriale, majoritaire, ambitions de « lancer un message » fort en faveur de l’électrification des usages.
S’appuyant sur un prix du gaz jugé « très bas », le rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR) a défendu ce rééquilibrage comme un outil destiné « à accompagner la transition énergétique ». Concrètement, l’adaptation des accises permettrait une baisse annuelle comprise entre 11 et 45 euros selon la consommation des ménages.
Le gouvernement a accueilli la proposition avec prudence mais intérêt. Le ministre de l’Économie et de la Souveraineté énergétique, Roland Lescure, a estimé que la mesure avait « beaucoup de sens », rappelant « une volonté de favoriser la consommation d’électricité, qui est à la fois décarbonée et souveraine, au détriment de la consommation de gaz qui est carbonée et non souveraine ». Il a néanmoins rendu un avis de « sagesse », ni favorable ni défavorable.
Hausse pour les foyers chauffés au gaz : +12 à +80 € par an, un choix contesté
La réduction pour l’électricité serait entièrement compensée par une hausse sur les factures de gaz, afin de préserver l’équilibre budgétaire. Selon la commission des Finances du Sénat, les ménages utilisant le gaz pour se chauffer subiraient une augmentation annuelle allant de 12 à 80 euros, soit 1 à 7 euros par mois. La mesure serait ainsi sans impact pour les finances publiques.
Mais cette redistribution fiscale a provoqué une forte opposition à gauche. Le sénateur socialiste Thierry Cozic a dénoncé une orientation qui, selon lui, risque de pénaliser les ménages les plus contraints dans leur mode de chauffage : « Cette mesure ne doit en aucun cas se faire au détriment de ceux qui se chauffent au gaz, bien plus souvent par contrainte que par choix réel », a-t-il averti.
Le vote reste toutefois provisoire : l’examen du budget 2026 doit encore se poursuivre jusqu’à la mi-décembre, au plus tôt, laissant ouverte la possibilité de modifications.
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.