Transition écologique : plus ambitieux, l’Etat pas encore exemplaire
La formation des hauts fonctionnaires, les initiatives de sobriété énergétique, puis le virage vers une « transformation écologique » ont été des actions menées à un rythme soutenu par l’État en vue de la transition écologique. Cependant, bien que des progrès aient été réalisés, il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre les objectifs fixés.
Dès le début du second mandat d’Emmanuel Macron en 2022, une convergence entre les enjeux de transition écologique et ceux de la fonction publique a été observée pour la première fois, selon Clémence Boullanger, membre du réseau écologiste d’agents publics, le Lierre. Depuis le lancement du plan de « sobriété énergétique » à l’automne 2022, diverses actions ont été entreprises, telles que la formation des hauts fonctionnaires à la transition écologique, la mise en place de panneaux solaires et d’autres initiatives similaires. Ces efforts, jusqu’alors dispersés, ont été consolidés par une circulaire publiée en janvier.
Dans le cadre de ce plan de « transformation écologique », l’État s’est engagé à prendre 15 mesures concrètes pour la transition écologique, avec des objectifs chiffrés à court et moyen terme, comprenant des formations à l’écoconduite, la réduction du parc immobilier de l’État et la mesure des émissions de gaz à effet de serre. Malgré la satisfaction quant à la définition d’objectifs précis, il est souligné qu’une vision plus globale de la réorientation des missions du service public est nécessaire. Par exemple, il est préférable de réduire les subventions dommageables à l’environnement plutôt que de se limiter à déployer des formations à l’écoconduite.
Un défi majeur réside également dans la mobilisation de l’ensemble des 5,7 millions d’agents publics. Bien que 5 000 hauts fonctionnaires aient suivi une formation à la transition écologique depuis 2022, il est impératif d’accélérer le rythme pour atteindre l’objectif de former 25 000 agents d’ici la fin de l’année, selon les observations de Cédric Ringenbach de La Fresque du Climat.
Un sondage mené par le collectif d’agents publics Une Fonction publique pour la transition écologique a révélé que 57,5 % des répondants estimaient que leur administration ne prenait pas suffisamment conscience des enjeux de la transition. Le ministère de la Fonction publique envisage donc d’adapter le format des formations pour toucher un public plus large, tout en maintenant un haut niveau de qualité.
En ce qui concerne le financement, le gouvernement assure que le « fonds de transformation écologique » de 100 millions d’euros, destiné à soutenir les 15 grands engagements de l’État, n’est pas menacé malgré les récentes coupes budgétaires de 10 milliards. Cependant, certaines actions peuvent sembler contradictoires, comme la réduction des dépenses publiques pour l’écologie et la mobilité durables, malgré les efforts déployés pour sensibiliser les fonctionnaires à la crise écologique.
Malgré ces défis, le gouvernement revendique quelques succès, notamment une augmentation significative du suivi de la consommation énergétique des bâtiments publics et du nombre d’agents bénéficiaires du forfait mobilités durables. Le prochain objectif est de définir la contribution des services publics au prochain plan national d’adaptation au changement climatique, attendu dans les mois à venir, comme le soulignait récemment la Cour des comptes.
Source : AFP