TRVE : opposition entre la CRE et le gouvernement
Le jeudi 14 septembre, la CRE et le gouvernement se sont opposés sur le sujet des tarifs réglementés de vente de l’électricité, pour 2024. La première en envisageant une augmentation tandis que le second rejetait catégoriquement l’idée.
Une possible hausse de 10%
Lors de sa conférence de presse de rentrée, la CRE a abordé plusieurs sujets d’envergure : qu’il s’agisse du bilan de la répercussion du dispositif ARENH+ dans les prix des fournitures d’électricité ; du guide des bonnes pratiques à destination des consommateurs professionnels, privés et publics, pour les aider dans leurs achats de gaz et d’électricité ; ou encore de la contribution de l’organisation à la stratégie française énergie-climat.
Le thème qui a suscité le plus de réactions reste celui de l’évolution des TRVE. Dans une publication faisant suite à la conférence, la CRE recommande une hausse des TRVE de 10% pour le début d’année 2024, selon le calcul théorique que proposera l’autorité indépendante au gouvernement. L’intensité de la hausse n’est, en effet, pas arrêtée et pourrait s’avérer supérieure. « Sur les TRVE, c’est encore un peu tôt pour faire l’équation puisque l’on fait les calculs de TRV sur la base des prix des deux années précédentes. Donc, il va falloir attendre de constater les prix de 2023 », a expliqué Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE. Il faudra notamment attendre les demandes d’ARENH, lors du guichet de novembre prochain.
Le gouvernement aura le dernier mot
Le gouvernement n’a pas tardé -quelques heures plus tard- à réagir à cette annonce, par la voix de son ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire. « Une augmentation des tarifs de l’électricité de 10 à 20% est exclue », a asséné l’ex-député de l’Eure. Une autre manière d’acter la volonté du gouvernement de poursuivre la politique du bouclier tarifaire protégeant les ménages et les petites entreprises contre les prix du marché. En août 2023, le gouvernement a entériné une hausse de 10% des TRVE pendant que la CRE préconisait une hausse de 74,5% pour mieux refléter les réalités du marché. Au T1 2024, comme en août 2023, le gouvernement aura le dernier mot.
Emmanuelle Wargon a d’ailleurs tenu à préciser que : « dans cette période de crise, il faut bien séparer le calcul des TRV théoriques- qui est l’application de la formule de calcul- de la décision qui est du ressort du gouvernement, à savoir la partie qui est acceptable et la partie qui doit être financée par le budget de l’Etat ».
Historique récent
Pour rappel, le gouvernement avait limité la hausse des tarifs de l’électricité à 4% sur l’entièreté de l’année 2022. Les tarifs avaient augmenté de 15% en février 2023, puis de 10% en août de la même année.