L’UFE souhaite un meilleur pilotage des leviers de la rénovation énergétique
Dans une publication en date du 21 octobre, l’Union Française de l’électricité (UFE) pointe du doigt la politique tenue par les pouvoirs publics en matière de rénovation énergétique des bâtiments. Cette problématique est d’autant plus cruciale qu’elle combine enjeux environnementaux, économiques et sociétaux.
« Les constats sont simples : le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur énergétique en France (environ 43 % de la consommation énergétique totale en 2018) et est responsable d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre en 2018. De plus, en 2019, plus de 10 % de la population, soit plus de 3 millions de foyers, vit encore dans des passoires thermiques. » signale l’UFE. Or, en l’état actuel des choses, la rénovation énergétique stagne, rendant difficilement tenables les objectifs de réduction de 50 % de la consommation du secteur du bâtiment entre 2012 et 2050 et ceux de suppression de l’ensemble des passoires thermiques à l’horizon 2025. En cause, « Le pilotage des moyens alloués ». L’association évoque les revirements autour du «coup de pouce chauffage » (transformation du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) en prime, diminution du plafond de l’ aide Habiter mieux agilité de l’Anah). Et elle revient longuement sur les CEE, « autre exemple de l’incohérence avec laquelle ces politiques [de rénovation énergétique] sont pilotées. »
« Alors que le dispositif représente un poids économique de plus de 4 milliards d’euros par an, soit 5 fois plus que le CITE, et alors qu’il représente entre 3 % et 4 % de la facture énergétique des ménages, l’administration ne cesse de multiplier les décisions antagonistes. » « Si la quatrième période a été prolongée à la demande à la fois des fédérations d’énergéticiens, dont l’UFE, et des consommateurs, l’augmentation du niveau d’obligation décidée par l’administration n’a pas tenu compte des positions exprimées, au premier rang desquelles celle issue du Conseil supérieur de l’énergie en juillet dernier ».
L’UFE invite donc le gouvernement à enfin adopter « une politique publique lisible de tous, stable et pérenne ». Elle rappelle qu’aujourd’hui, du fait de ce manque de cohérence, les consommateurs sont dubitatifs sinon perdus en matière de rénovation ; que les choix politiques réalisés, ces « coups d’arrêt ou accélérations brutales favorisent un environnement flou, propice au développement d’acteurs peu scrupuleux sur ces marchés » alors même que le gouvernement travaille à des garde-fous.