Le gouvernement allemand a présenté mercredi deux projets de loi destinés à réduire les coûts de l’énergie pour les entreprises et les particuliers. Ces mesures, d’un montant total de 26 milliards d’euros sur quatre ans, restent toutefois en deçà des attentes d’une industrie en difficulté, qui réclamait un soutien plus massif.

Une baisse de la taxe sur l’électricité

La première mesure phare consiste à réduire la taxe sur l’électricité de 2,0 à 0,05 centime par kilowattheure, soit le minimum autorisé par l’Union européenne. Plus de 600.000 entreprises des secteurs manufacturier, agricole et forestier sont concernées.

« Avec des prix d’énergie plus bas, nous sécurisons des emplois en Allemagne », a affirmé le ministre des Finances Lars Klingbeil.

Les pertes fiscales liées à cette mesure devraient atteindre 1,5 milliard d’euros en 2026, puis doubler à partir de 2027.

Cependant, la réduction est moins ambitieuse que ce qu’avait promis le contrat de coalition, qui prévoyait d’en faire bénéficier l’ensemble des entreprises et les consommateurs particuliers.

Un allègement de la contribution au réseau

La deuxième mesure vise à alléger la contribution au financement du réseau électrique. Elle sera financée par le fonds spécial « Climat et Transformation » à hauteur de 6,5 milliards d’euros par an.

Selon le gouvernement, une famille type pourrait voir sa facture d’électricité réduite jusqu’à 100 euros par an, auxquels s’ajoutent les 50 euros déjà économisés grâce à la suppression d’une taxe sur le gaz naturel.

Les entreprises, notamment les PME, profiteront également de cet allègement.

Une industrie qui en attend plus

Si les annonces sont jugées « tardives » mais « importantes » par le syndicat IG Metall, elles ne répondent pas entièrement aux besoins de l’industrie lourde allemande, confrontée à une concurrence internationale accrue.

« L’électricité en Allemagne reste jusqu’à trois fois plus chère qu’en Chine ou aux États-Unis », a regretté la fédération de l’automobile VDA. Selon une étude du cabinet EY, près de 114.000 emplois industriels ont disparu en Allemagne en un an, dont près de la moitié dans le secteur automobile.

Pour beaucoup d’acteurs économiques, l’urgence reste la mise en place d’un prix de l’électricité compétitif au niveau international, tel que prévu initialement dans le contrat de coalition.

Et en France ?


Alors que l’Allemagne choisit de réduire ses taxes pour soutenir son industrie, la France a suivi une trajectoire inverse. Après avoir mis en place un bouclier tarifaire en 2022 qui avait abaissé l’accise sur l’électricité au minimum légal européen, Paris a amorcé depuis 2024 une remontée progressive de cette fiscalité. Le taux est ainsi passé à 21 €/MWh pour les ménages et 20,5 €/MWh pour les PME et pour la catégorie haute puissance. Au 1er août 2025, le tarif de l’accise sur l’électricité a été fixé à 29,98 €/MWh pour les ménages et assimilés et à 25,79 €/MWh pour les usages PME et pour la catégorie haute puissance.

La France privilégie donc un retour graduel à la normale, tout en maintenant des exonérations ciblées pour les industries électro-intensives.

Charlotte Martin Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.