L’Alliance du nucléaire œuvre pour un cadre européen favorable au nucléaire
Ce lundi 4 mars, l’Alliance européenne du nucléaire s’est rassemblée pour demander de bénéficier de l’ensemble des financements européens, sans discrimination, notamment de la part de la Banque européenne d’investissement et des fonds d’innovation.
Mettre les investissements financiers européens à disposition du nucléaire
Cette réunion marque la première de l’année 2024 pour l’Alliance, qui a vu la participation de représentants de douze États membres, incluant la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Finlande, la France, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède, ainsi que deux observateurs de l’Italie et de la Belgique, cette dernière assurant la présidence tournante du conseil de l’UE.
Cette rencontre a aussi marqué une autre première. Elle s’est en effet déroulée sans Agnès Pannier-Runacher, initiatrice de l’Alliance, remplacée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Roland Lescure, ministre délégué à l’Énergie. Malgré ces changements, les revendications demeurent inchangées. Les États membres favorables au nucléaire ont réitéré leurs demandes précédentes visant à mettre fin aux discriminations en matière de financement entre les différentes sources d’énergie à faible émission de carbone.
Dans leur déclaration commune, les membres de l’Alliance rappellent vouloir bénéficier des opportunités et avantages des instruments de financement, comme le soutien de la Banque européenne d’investissement, le Fonds d’innovation, les lignes directrices sur les aides d’État, et les projets importants d’intérêts européens communs.
Le retour en grâce du nucléaire doit être soutenu
Cette démarche s’inscrit dans un contexte de reconnaissance croissante des avantages du nucléaire, illustrée par diverses initiatives récentes telles que le règlement pour l’industrie zéro émission et le soutien de la Commission européenne au développement des petits réacteurs modulaires. A l’occasion de la rencontre, Bruno Le Maire a à nouveau souligné la nécessité de concrétiser ces initiatives à l’échelle européenne, nécessitant des investissements considérables.
Parmi les moyens envisagés, le ministre français a insisté sur le rôle primordial de la Banque européenne d’investissement, eu égard à son passé dans le financement nucléaire, bien que son engagement dans ce domaine ait diminué ces dernières années. Avec la nomination de Nadia Calviño à sa tête début 2024, l’Alliance espère un retour de la BEI au premier plan, notamment en ce qui concerne le financement de la recherche nucléaire.
En parallèle, l’Alliance a également approuvé le principe d’un projet important d’intérêts européens communs dans le domaine nucléaire, facilitant ainsi son financement par les États membres. Cette approche vise à assouplir les règles sur les aides d’État et s’inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir l’industrie nucléaire en Europe.
Toutefois, cette initiative se heurte à plusieurs défis, parmi lesquels, et pas des moindres, l’opposition potentielle de certains États membres, l’Allemagne en tête.