L’enveloppe des CEE atteindra plus de 8 milliards d’euros en 2026, soit une hausse de 27 %. Sans alourdir le budget public, le gouvernement renforce un dispositif financé par les fournisseurs d’énergie pour soutenir la rénovation des logements et l’achat de véhicules électriques.
+ 27 % en 2026
Créés en 2005, les certificats d’économies d’énergie (CEE) reposent sur le principe du pollueur-payeur. Les fournisseurs d’énergie sont tenus de financer des actions d’économie d’énergie — comme l’installation de pompes à chaleur ou la rénovation thermique — en échange de certificats attestant de leurs efforts. Tous les quatre ans, ils doivent prouver à l’État qu’ils ont atteint les objectifs fixés.
Ce mécanisme, qui repose sur des fonds privés, permet à l’État de soutenir la transition énergétique sans grever ses finances publiques. « L’effort porté par les CEE augmentera globalement d’environ 27 % et passera de six milliards d’euros en 2025 à plus de huit milliards en 2026 », a indiqué la ministre de la Transition écologique Monique Barbut devant la commission du développement durable, la semaine passée.
Certaines opérations auparavant financées par le budget de l’État — comme l’aide à la rénovation ou au verdissement des transports — seront désormais prises en charge par les ressources issues des CEE. Les fournisseurs répercutent toutefois en partie ce coût sur les factures d’énergie et les prix des carburants, une conséquence assumée par le gouvernement pour préserver l’équilibre budgétaire.
MaPrimeRénov’ et mobilité électrique, principales bénéficiaires
Cette hausse bénéficiera directement à deux piliers de la politique énergétique : MaPrimeRénov’ et la mobilité électrique. « Nous veillerons à leur utilisation optimale pour qu’ils s’adressent d’abord aux populations les plus vulnérables », a précisé Monique Barbut, en évoquant des dispositifs essentiels « pour le pouvoir d’achat ».
Le ministre délégué Mathieu Lefèvre a tenu à rassurer sur la continuité des aides : « Il n’y a pas de baisse des crédits, mais un basculement d’une partie du financement vers les CEE ».
En 2026, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui gère MaPrimeRénov’, disposera d’une enveloppe totale de 3,5 milliards d’euros, dont 1,5 milliard provenant de l’État, 1 milliard des CEE, 700 millions des quotas carbone, et le reste issu de sa trésorerie interne, selon une source gouvernementale.
Très attendue par les acteurs du secteur, la publication du décret fixant les modalités de la 6ᵉ période des CEE (2026-2030) est imminente. Elle devrait confirmer le rôle croissant de ce dispositif dans le financement de la transition énergétique française.
Source : AFP
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.