Charges de service public de l’énergie : retour aux niveaux pré-crise
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a récemment publié ses prévisions concernant les charges de service public de l’énergie (CSPE) pour l’année 2025, lesquelles atteignent 8,9 milliards d’euros. Ce montant marque un retour aux niveaux observés avant la crise énergétique, après une hausse notable des charges pour l’année 2024, évaluées à 4,2 milliards d’euros.
Boucliers énergétiques : la facture s’élève à 26,3 Milliards d’Euros
La CRE a également dressé un premier bilan des coûts des boucliers énergétiques, estimés à 26,3 milliards d’euros., avec une part majoritaire pour l’électricité (21,5 milliards d’euros) et une part moindre pour le gaz (4,8 milliards d’euros). En 2023, les charges constatées pour le bouclier électricité et l’amortisseur s’élevaient ainsi à 21,1 milliards d’euros, et pour le bouclier gaz à 1,3 milliard d’euros.
Ces charges, en grande partie générées en 2022 et 2023, ont été en partie compensées par des recettes issues des énergies renouvelables électriques en métropole continentale, qui ont rapporté 5,9 milliards d’euros au budget de l’État. Ainsi, le coût net des boucliers énergétiques pour l’État s’élève à 20,4 milliards d’euros.
Vers un retour à la normale
Avec la fin progressive des mécanismes exceptionnels de protection des consommateurs et la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros, les montants des CSPE pour 2025 reviennent progressivement aux niveaux d’avant-crise, similaires aux 8,4 milliards d’euros enregistrés en 2020. Les charges prévisionnelles pour 2025, évaluées à 9,5 milliards d’euros, sont diminuées du complément de prix ARENH recouvré en 2024 par EDF, conformément aux dispositions de la loi de finances pour 2024.
La forte réévaluation à la hausse des charges pour 2024, atteignant 4,2 milliards d’euros, est attribuée à deux évolutions opposées : une hausse des charges liées au soutien aux énergies renouvelables en métropole continentale (+5,9 milliards d’euros) et une baisse des charges liées aux boucliers tarifaires et aux amortisseurs (-3,4 milliards d’euros).
Soutien aux énergies renouvelables
Le soutien aux énergies renouvelables électriques et gazières devrait retrouver son niveau d’avant crise dès 2025, avec des charges estimées à environ 6 milliards d’euros. Le photovoltaïque devrait représenter environ la moitié du soutien de l’État aux énergies renouvelables. En 2024 et 2025, les énergies renouvelables électriques devraient représenter des charges pour l’État à hauteur respectivement de 2,5 milliards d’euros et 4,3 milliards d’euros.
Des projets concrets, comme les parcs éoliens en mer de Fécamp et Saint-Brieuc, devraient couvrir les besoins électriques de près de 1,5 million de personnes, soit environ un quart de la population de la Bretagne et de la Normandie.
La filière éolienne terrestre, peu coûteuse pour l’État, a contribué pour 3,4 milliards d’euros au budget de l’État en 2023 et continuera à représenter une recette nette en 2024, à hauteur de 0,3 milliard d’euros. En 2025, elle ne représentera que 5 % des charges prévisionnelles liées au soutien aux énergies renouvelables électriques en métropole continentale, malgré la production de la moitié des volumes soutenus.
Biométhane : une filière dynamique
Les CSPE soutiennent également la décarbonation du gaz par le développement du biométhane, avec des prévisions de volumes en hausse de 28 % en 2024 et de 17 % en 2025. Le soutien au biométhane injecté est évalué à 1,1 milliard d’euros en 2024 et à 1,2 milliard d’euros en 2025.