Transports publics et rénovation des bâtiments : les deux piliers
Depuis 2017, les collectivités locales ont accru leurs dépenses liées à la transition climatique. Selon une étude publiée vendredi par l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE), ces investissements ont progressé de 42 % en valeur et de 18 % en volume pour atteindre près de 8 milliards d’euros en 2023.
Mais plus de la moitié de cette croissance provient en réalité de l’augmentation des prix des matériaux et de l’énergie, ce qui relativise l’effort réel consenti.
Les dépenses les plus importantes concernent les réseaux de transports collectifs et leurs infrastructures : extensions de lignes, modernisation des équipements, développement des pistes cyclables ou encore acquisition de matériel roulant.
Vient ensuite la rénovation énergétique des bâtiments publics, dopée ces dernières années par les mesures de relance post-Covid et par l’effet mécanique de l’inflation.
Montée en puissance progressive de nouveaux postes
L’étude souligne également la progression continue, depuis 2017, des investissements dédiés à l’éclairage public performant et à l’achat de véhicules à faibles émissions. Bien que leurs montants restent modestes, ces postes affichent une dynamique positive et régulière.
Un ralentissement net en 2023
Après un rebond marqué entre 2021 et 2022 (+12 %), la progression des investissements a nettement fléchi en 2023, avec seulement +5 % sur un an.
L’année dernière, les collectivités ont poursuivi leurs efforts sur les transports collectifs, l’éclairage public et les flottes de véhicules bas-carbone.
En revanche, la rénovation énergétique des bâtiments n’avance plus, et les dépenses dédiées aux infrastructures cyclables reculent même de 10 %.
Une tendance qui pourrait se prolonger
Les premiers chiffres disponibles pour 2024 confirment cette inflexion : les investissements dans la rénovation des bâtiments, les aménagements cyclables et l’achat de véhicules électriques seraient en léger repli.
Pour I4CE, cette tendance pourrait durer et s’étendre à d’autres secteurs. La conjoncture économique ne joue pas en faveur des collectivités : coûts de construction élevés, financement plus difficile, et réduction des soutiens budgétaires de l’État à la transition bas-carbone.
Un niveau d’investissement encore loin des besoins
Les collectivités sont pourtant les premiers investisseurs publics sur le climat, et leurs actions jouent un rôle décisif pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
I4CE estime que, pour atteindre les objectifs climatiques d’ici 2030, leurs investissements devraient atteindre 19 milliards d’euros par an – soit plus du double des montants engagés aujourd’hui.
Des contraintes financières qui s’accentuent
À ces difficultés s’ajoute la perspective d’une contribution des collectivités au redressement des finances publiques en 2026, ainsi que des réductions prévues dans le fonds vert.
Autant de signaux qui risquent de freiner encore davantage leur capacité à investir dans la transition bas-carbone.
Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée
Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.
Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.