Les compagnies pétrolières européennes se détachent de l’éolien
Plusieurs grandes compagnies pétrolières semblent tour à tour renoncer à leurs investissements dans l’éolien offshore.
Ambitions perdues
Il paraît loin le temps où Shell affirmait publiquement vouloir devenir le numéro 1 mondial de l’électricité dans les 20 années à venir. C’était en 2019. Depuis, malgré 11 milliards d’euros d’investissement dans les énergies renouvelables, le pétrolier néerlandais a annoncé le 4 décembre qu’il ne lancerait plus de grands projets dans le domaine.
Ce rétropédalage ne concerne pas uniquement Shell puisque le britannique BP a signalé qu’il allait verser ses activités éoliennes dans une société commune avec la compagnie japonaise Jera, premier producteur d’électricité thermique de son pays. Par cette opération, BP diviserait par deux ses investissements dans l’éolien alors même avait pour ambition de devenir la première source de production électrique de Grande-Bretagne grâce, entre autres, à l’engagement du pays dans l’éolien en mer du Nord.
Stratégie de désengagement similaire du côté du norvégien Equinor qui préfère prendre désormais une participation dans le spécialiste danois Orsted.
TotalEnergies est l’un des rares pétroliers à ne pas avoir revu ses ambitions à la baisse, concernant l’éolien.
Les raisons de la désaffection
D’abord, la hausse des matières premières entraine une hausse des prix de construction. Ensuite, la bureaucratie qui entraine des délais de construction et d’instruction des dossiers, complexifie les opération. Aussi, la baisse des prix de l’électricité fait que les investissements lourds ne sont pas rentabilisés.
Enfin : les compagnies pétrolières semblent reconnaitre que leurs activités sont éloignées de celles des électriciens et les perspectives de rentabilité sont tout aussi différentes.