COP29 : le monde peine à sortir des énergies fossiles

Près d’un an après la COP 28, où en sont les résolutions prises, notamment celle concernant la sortie progressive des énergies fossiles ?

« Un manque de leadership »

Le 13 décembre 2023 se clôturait la 28e conférence des parties à Dubaï. La mesure phare prise au bout de ces deux semaines d’échanges était la sortie progressive des énergies fossiles. Un an après, force est de constater que les engagements pris par les Etats peinent à se concrétiser. Les grandes économies prévoient toujours des expansions pétrolières et gazières, dans les décennies qui viennent. Les émissions mondiales, elles, continuent d’augmenter.

Karine Petersen du groupe de réflexion E3G évoque « un manque de leadership sur certains points » pour expliquer les promesses non-tenues. « Les dirigeants cherchent comment concrétiser ces engagements », poursuit -t-elle.

La hausse des températures et des émissions ne fait qu’accroitre le fossé entre les économies avancées s’adaptant plus efficacement aux bouleversements et les pays en développement, très exposés. Or, ce décalage nord-sud est précisément le thème central de la nouvelle COP qui s’ouvre la semaine prochaine à Bakou (Azerbaïdjan).

COP 29 : « Assez de la rhétorique »

En amont de la COP à venir, les pays en développement qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique, n’ont pas manqué de se faire entendre. Ils « attendent en vain de voir la forte baisse de la production de combustibles fossiles annoncée », prévient le diplomate samoan Pa’olelei Luteru.

L’Azerbaïdjan, grand pays pétrolier et gazier, est accusé d’oublier sciemment la question des fossiles pour protéger ses intérêts. Bien que le futur hôte se défende face à ces accusations, des pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée ; nation du Pacifique vulnérable aux catastrophes climatiques, ont décidé de boycotter la conférence, précisant en avoir « assez de la rhétorique ».

Si le négociateur principal de l’Azerbaïdjan, Ialtchine Rafiev, a reconnu que de nombreux pays souhaitaient voir des « prochaines étapes claires » sur l’énergie à la COP 29, en coulisses cette demande s’est heurtée à une forte résistance des pays producteurs de pétrole, selon un diplomate occidental ayant requis l’anonymat à l’AFP. Selon lui, certains de ces pays ont eu le sentiment de s’être trop engagés trop loin à Dubaï et sont très réticents à accepter quoi que ce soit de plus sur les combustibles fossiles.

La transition énergétique avance malgré tout

Pourtant, les ministres du G20 ont remis la question des énergies fossiles sur la table, assurant en octobre dernier de leur volonté de s’en éloigner. Dans quelques mois, les pays du monde entier doivent déposer à l’ONU des plans climatiques renforcés, mais plusieurs continuent d’approuver de nouveaux champs pétroliers et gaziers.

Malgré des actes allant à l’encontre des engagements de la part des Etats, l’AIE a annoncé que le solaire, l’éolien et le nucléaire attiraient deux fois plus d’investissements que les énergies fossiles. D’ici 2030, 50% de l’électricité générée le sera à partir de sources bas-carbone. Dave Jones, du groupe de réflexion Ember tempère ces bonnes nouvelles : « avec l’utilisation croissante de l’énergie, même une croissance rapide des renouvelables ne se traduit pas par une chute rapide des émissions de CO2 ».

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.