Alors que la place des énergies renouvelables est remise en cause par la classe politique, les acteurs du photovoltaïque prennent l’initiative de s’unir.
La FNES assure que sa création n'a pas pour objectif de concurrencer le SER ou Enerplan.

Alors que la place des énergies renouvelables est remise en cause par la classe politique, les acteurs du photovoltaïque prennent l’initiative de s’unir.

Fédérer une filière en quête d’unité

Le solaire s’organise. Le 21 juin, jour du solstice d’été, les statuts de la FNES (Fédération nationale de l’énergie solaire) ont été symboliquement déposés, marquant la naissance d’une nouvelle entité destinée à structurer et représenter la diversité du secteur photovoltaïque. Installateurs, distributeurs, équipementiers, bureaux d’études, organismes de formation ou encore investisseurs : la FNES souhaite rassembler l’ensemble de la chaîne de valeur du solaire. Objectif : défendre leur filière contre les attaques et proposer une vision commune du solaire.

Cette fédération, lancée officiellement le lundi suivant, entend répondre à un « besoin stratégique : affirmer une vision claire et partagée de la filière solaire », selon son manifeste transmis à l’AFP. Elle ne vise pas à concurrencer les syndicats existants comme le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ou Enerplan, mais à agir en complémentarité, en apportant un espace de débat interne sur des sujets cruciaux comme la formation et l’emploi. « Le but n’est pas de les remplacer, ni de rajouter une voix en plus face à l’administration, mais de mettre tout le monde autour de la table », précise Floriane de Brabandère, présidente de la FNES.

Lutter contre le « solar-bashing »

La création de la FNES intervient dans un climat de contestation croissante vis-à-vis des énergies renouvelables. Ces derniers mois, les critiques du photovoltaïque se sont multipliées. Ce-dernier est accusé de contribuer à l’explosion des coûts de raccordement et de nuire au nucléaire, pilier historique du mix énergétique français.

Face à ce qu’elle qualifie « d’attaques assez injustes, parfois idéologiques et très court-termistes », Floriane de Brabandère justifie la création de la fédération. L’objectif est aussi de lutter avec pédagogie contre le « solar bashing », ces discours qui dénigrent systématiquement l’énergie solaire au profit d’arguments parfois infondés.

La tentative récente d’instaurer un moratoire sur les nouvelles installations renouvelables — rejetée le 24 juin par l’Assemblée nationale lors de l’examen de la proposition de loi Gremillet — illustre la pression politique exercée sur le secteur. En parallèle, le décret de la programmation pluriannuelle de l’énergie, attendu avant la fin de l’été selon le ministre de l’Énergie Marc Ferracci, pourrait encore ajuster à la baisse les ambitions pour le solaire.

La FNES entend, dans ce contexte incertain, défendre activement une filière qu’elle juge stratégique pour l’avenir énergétique du pays.

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.