Le déficit public s’est creusé à 5,5 % du PIB en 2023
Selon les dernières données révélées par l’Insee ce mardi, le déficit public a franchi un seuil jamais atteint auparavant, s’élevant à 5,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Cette augmentation représente un total de 154 milliards d’euros, une somme qui dépasse les prévisions les plus pessimistes.
Le déficit public dérape
L’ampleur de ce déficit est une surprise pour Bercy, qui n’avait pas prévu une telle dérive des comptes publics. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie s’était engagé à un solde public à -4,9 % pour l’année 2023, après avoir enregistré un déficit de -4,8 % en 2022. Ces chiffres étaient déjà loin d’être ambitieux, mais ils reflétaient une volonté de maîtrise budgétaire. Le fait que ces objectifs aient été réitérés en décembre dernier rend la pilule d’autant plus amère à avaler.
Or, finalement, le déficit public de la France s’établit à 154 milliards d’euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB). On observe un ralentissement marqué des recettes, avec une croissance de 2,0 %, bien inférieure à l’augmentation de 7,4 % constatée en 2022. Le taux de prélèvements obligatoires est également en diminution, se fixant à 43,5 % du PIB, se rapprochant du niveau pré-pandémique de 43,9 % en 2019.
Quant aux dépenses, elles connaissent une hausse modérée de 3,7 %, après une augmentation plus significative de 4,0 % en 2022. Malgré cette modération, les dépenses en pourcentage du PIB restent élevées à 57,3 %, dépassant toujours les niveaux pré-Covid de 55,2 % en 2019. En ce qui concerne l’endettement public au sens du traité de Maastricht, il s’établit à 110,6 % du PIB à la fin de l’année 2023, en légère baisse par rapport aux 111,9 % de la fin de l’année 2022, mais reste nettement au-dessus du ratio de 97,9 % enregistré en 2019.
Les dépenses publiques en ligne de mire
Désormais, Bruno Le Maire, plus prudent, se contente plutôt de jurer que l’exécutif tiendra «coûte que coûte» son engagement de passer sous la barre des 3%, d’ici la fin du quinquennat. Il reste en revanche fermement opposé à l’idée d’augmenter les impôts, préconisant plutôt une réduction urgente et significative des dépenses publiques citant «celles de l’État, les dépenses sociales et des collectivités locales».
Cependant, il s’est montré ouvert à un ajustement du cadre fiscal actuel, suggérant la prolongation pour une année de la taxe sur les producteurs d’électricité, communément désignée sous le nom de contribution sur les rentes inframarginales (CRIM).