Economie : une fin d’année morose, quelles perspectives pour 2024 ?
À la fin de 2023, l’activité économique a stagné à la fois dans la zone euro et en France. La plupart des pays ont enregistré un recul de l’investissement, principalement en raison des coûts de financement élevés. Cette léthargie économique en Europe contraste vivement avec le dynamisme observé aux États-Unis.
Une activité économique au ralenti sur le quatrième trimestre 2023
Selon la Note de conjoncture de décembre publiée par l’Insee, l’activité économique en France a stagné sur le quatrième trimestre de l’année 2023. La demande intérieure a connu une légère contraction, principalement attribuée à une diminution de la consommation. Les investissements des entreprises et des ménages ont également reculé, en raison notamment d’une baisse marquée dans le secteur immobilier. Seules les dépenses des administrations publiques ont apporté un certain soutien à la demande intérieure. Par ailleurs, le commerce extérieur a enregistré une contribution positive significative, principalement due à une diminution des importations. Cette baisse des importations a été influencée par une demande intérieure atone et une utilisation des stocks jugés élevés par les entreprises.
En 2023, la croissance économique en France a atteint +0,9 %, marquant un ralentissement par rapport à l’année précédente où elle était de +2,5 %.
Zone euro en arrêt, croissance robuste outre-Atlantique
À la fin de l’année 2023, les économies de la zone euro ont présenté des performances diverses. Alors que l’Allemagne a vu son activité reculer, l’Italie et l’Espagne ont affiché des dynamiques plus positives. Cependant, la croissance en zone euro reste poussive.
« Pénalisée par le choc inflationniste et le resserrement monétaire, l’activité y stagne depuis, avec cinq trimestres consécutifs de croissance quasi nulle. »
En revanche, les États-Unis ont enregistré une croissance dynamique, portée par des soutiens publics importants et une forte consommation : au total, en 2023, l’activité y a accéléré (+2,5 % après +1,9 % en 2022).
Quelles perspectives économiques en France pour 2024 ?
Au début de l’année 2024, une tendance à la baisse de l’inflation semble se dessiner. Selon les estimations provisoires, l’inflation annuelle est tombée à +3,1 % en janvier 2024, après avoir été de +3,7 % en décembre.
« Sous l’hypothèse d’une stabilisation du cours du pétrole Brent à 73 € le baril, soit un peu plus que l’an dernier à la même époque, la progression sur un an des prix de l’énergie s’élèverait pour s’établir à +7,5 % en juin 2024. Le rétablissement des taxes sur l’électricité au 1er février expliquerait environ la moitié de cette hausse. À l’inverse, les prix du gaz se replieraient dans le sillage des cours de marché. »
La consommation des ménages devrait ainsi rester dynamique au premier semestre 2024, soutenue par la baisse de l’inflation, mais aussi l’augmentation des salaires et des prestations sociales.
Côté entreprises, les données synthétiques provenant des enquêtes de conjoncture ont montré une relative stabilité depuis l’automne 2023. Le sentiment général des affaires en France a légèrement baissé en octobre, restant en dessous de sa moyenne à long terme jusqu’en janvier 2024, où il s’est établi à 98. Parallèlement, le climat de l’emploi, qui avait maintenu une performance supérieure à la moyenne sur toute la première moitié de 2023, a connu un déclin continu vers la fin de l’année. En janvier 2024, il est passé légèrement en dessous de la moyenne à long terme pour la première fois depuis le printemps 2021.
Dans le secteur des services, le sentiment des affaires en janvier était juste au-dessus de la moyenne à long terme, tandis que dans l’industrie, il était légèrement en dessous. Cependant, cette situation se caractérise par une dispersion notable des évaluations conjoncturelles pour chaque branche industrielle. Par exemple, le sentiment des affaires est positif dans les matériels de transport, où un potentiel de rebond significatif et des problèmes d’approvisionnement persistent. À l’inverse, il est en baisse dans l’agro-alimentaire, un secteur confronté à une baisse de la consommation au cours des deux dernières années. Dans les secteurs énergo intensifs, tels que la chimie, la sidérurgie et le bois/papier, la production a fortement diminué de mi-2022 à mi-2023, mais semble se stabiliser voire s’améliorer légèrement depuis lors.