EDF : la renationalisation n’est pas exclue
Renationaliser EDF ? Pour Bruno Le Maire, c’est envisageable. Interviewé par BFM Business, le ministre de l’Économie n’a écarté aucune piste.
« Aucune option, à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère, ne doit être écartée. Il faut toutes les regarder, sereinement. Toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier, mais toutes les options sont sur la table », a-t-il ainsi expliqué.
Une production nucléaire à un plus bas historique
L’électricien historique est confronté à des problèmes de production inédits. Depuis le début de l’année, il a déjà révisé à la baisse, et ce par deux fois, son estimation de production pour 2022. Alors qu’il visait une production de 360 TWh, EDF annonce désormais une production nucléaire 2022 entre 295 et 315 TWh. L’entreprise a aussi ajusté, à la baisse toujours, son estimation pour 2023, passant de 340/ 370 TWh à 300/ 330 TWh
Cette nouvelle estimation est en lien direct avec un « programme industriel chargé », avec quarante-trois arrêts de réacteurs pour maintenance et contrôle auxquels s’ajoutent quatre arrêts programmés démarrés en 2022, qui se poursuivront en 2023.
EDF doit investir massivement
Permettre à EDF de recouvrer une bonne santé financière est un enjeu crucial au regard de la politique énergétique menée par la France.
Emmanuel Macron a en effet annoncé lancer la construction d’ici 2050 de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR. Il en envisage aussi huit autres supplémentaires. La mise en service du premier réacteur est prévue à horizon 2035. «un plan massif de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour l’ensemble de la filière et EDF » sera alloué a également garanti le Président.
Pour tenir ces objectifs l’Electricien a déclaré ouvrir un vaste plan de recrutement, 7 500 salariés en France dans le domaine du nucléaire sur la période 2022 – 2024.
La nationalisation d’EDF coûterait environ 5 milliards d’euros à l’État pour reprendre toutes les actions sur le marché. Si une telle éventualité avait déjà été évoquée en 2021 dans le cadre du projet « Hercule », Bercy avait pourtant fermé la porte à cette idée en début d’année. Mais, depuis, le locataire de l’Elysée a aussi assuré que « L’État prendra ses responsabilités pour financer EDF à court terme et à moyen terme ».