France 2030, innovation et décarbonation

Le 25 septembre dernier, le président de la République Emmanuel Macron esquissait les contours de sa planification écologique pour les mois et les années à venir. Sans entrer dans les détails, il a abordé de nombreux domaines liés à la transition énergétique, de la maitrise des prix de l’électricité, au développement des pompes à chaleur, en passant par la rénovation thermique des bâtiments, le maintien des chaudières à gaz et la conversion des centrales à charbon à la biomasse. Tour d’horizon.

Des prix de l’électricité plus proches des coûts de production

L’un des gros volets de cette présentation de rentrée concernait les prix de l’électricité. Dans un contexte de discussions tendues avec EDF et de fin du dispositif ARENH, le gouvernement tente de conserver la compétitivité industrielle française face à la concurrence des pays voisins. Le président a annoncé, pour octobre, une reprise « du contrôle de notre électricité », pour que les prix soient « soutenables à la fois pour nos entreprises et pour nos ménages ». Pour Emmanuel Macron, il faut des tarifs répondant aux impératifs de compétitivité et permettant de donner de la « visibilité à la fois aux ménages et à nos industriels ». Dans la foulée de l’intervention du président, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher s’est penchée, elle, sur l’après-ARENH : « L’ARENH s’arrête fin 2025 et notre travail est d’anticiper (…) [il faut] un dispositif qui ne s’emballe pas quand les prix s’envolent. [On souhaite] un prix de l’électricité fondé sur les coûts de production, qui sont en moyenne plus bas que ceux de nos voisins ».

Maintien des chaudières à gaz et développement des pompes à chaleur

Avec l’objectif Fit for 55 en tête – à savoir la réduction de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030- Emmanuel Macron met en garde de ne pas opposer « fin du mois » et « fin du monde ». Par exemple, s’il faut régler le problème des passoires thermique, il ne faut pas que la solution se fasse au détriment des plus modestes. Les professionnels du logement signalent qu’à Paris, 67% des logements locatifs sont classés E, F ou G et que les rénovations nécessaires pour être en conformité avec la loi climat et résilience sont trop coûteuses pour les propriétaires.

Dans ce domaine également, le Président pratique le « en même temps ». S’il « n’interdira pas les chaudières à gaz », car il « ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solutions de chauffage », on constate que les aides pour leur installation seront progressivement réduites comme la suppression des CEE début 2024. En parallèle, un plan de rénovation thermique des bâtiments dans le logement social devrait être lancé en octobre. Enfin, le gouvernement a décidé d’investir dans la production de pompes à chaleur et vise le million de pompes pour 2027 ce qui constituerait « un formidable levier de substitution, beaucoup moins consommateur et émetteur », selon le chef de l’exécutif. Ce projet nécessitera la formation de 30 000 installateurs.

Fermeture des centrales à charbon repoussée

Alors qu’en 2017 Emmanuel Macron avait pris l’engagement de fermer l’intégralité des centrales à charbon à l’issue de son premier quinquennat, deux centrales sont toujours en activité, six ans plus tard. Si un décret autorisait ces deux centrales à charbon à fonctionner jusqu’en 2024, le président de la République souhaite, désormais, les garder actives jusqu’en 2027, avant de les convertir à la biomasse.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.