Electricité : EnR et nucléaire pourront absorber la demande mondiale
Dans un rapport publié le 23 janvier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) annonce que l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sera comblée par les énergies renouvelables et le nucléaire pour les 3 prochaines années.
1 000 TWh par an pour les data centers
La consommation d’électricité a connu une légère décélération l’année passée. Alors qu’elle était de +2,4% en 2022, elle fut de +2,2% en 2023. Cette situation, très ponctuelle, est essentiellement due à la baisse de consommation dans les économies avancées ; Europe et Etats-Unis, avant tout. La demande devrait vite repartir à la hausse. Les prévisions de l’AIE pour les années à venir sont claires : +3,4% en moyenne entre 2024 et 2026.
La reprise économique en Asie est un facteur non négligeable expliquant ces prévisions. Mais, les raisons prépondérantes résident dans les besoins en électricité pour les cryptomonnaies, l’intelligence artificielle et les data centers. La consommation de ces derniers devraient atteindre 1 000 TWh par an d’ici 2026, soit deux fois celle de la France.
EnR : 50% de la production globale d’électricité
Selon l’AIE, cet accroissement de la demande sera absorbé, à la fois par le développement des énergies renouvelables et celui du nucléaire : « la totalité de ces besoins supplémentaires sera couverte par des technologies produisant de l’électricité à faibles émissions », assure l’agence.
En conséquence, les énergies renouvelables devraient, dans un futur imminant, représenter la moitié de la production d’électricité mondiale (2026) – alors qu’elle était inférieure à 40% en 2023. L’accélération des énergies renouvelables devrait ainsi contribuer à la décarbonation de l’électricité mondiale. Le CO2 émis par l’électricité baissera de 2,4% en 2024, avant de connaitre des baisses plus faibles en 2025 et 2026.
Le nucléaire aussi aura son rôle à jouer dans l’absorption de la demande à venir. Comme nous vous l’indiquions dans un précédent article, la reprise de réacteurs en France et au Japon ainsi que l’inauguration de réacteurs en Chine, en Corée du sud et en Inde (entre autres éléments), permettront l’accroissement de la production d’électricité nucléaire pour les années à venir.
Seule ombre au tableau : la situation de l’Afrique. L’AIE estime à +4% la croissance de la demande d’électricité sur le continent, pour les trois prochaines années. Or, cette demande supplémentaire ne sera couverte qu’à 67% par les énergies renouvelables. Le tiers restant, lui, devra être comblé par le gaz.