La coupure de courant survenue le 28 avril 2025 en Espagne, au Portugal et dans certaines régions françaises a mis en lumière la vulnérabilité des réseaux électriques européens.
Ce dysfonctionnement rappelle l’urgence de renforcer leur résilience, un enjeu central pour la transition énergétique de l’Union européenne.
Selon la Commission européenne, pas moins de 584 milliards d’euros seront nécessaires d’ici 2030 pour moderniser les réseaux.
Cette enveloppe vise à soutenir la croissance des énergies renouvelables, améliorer les interconnexions transfrontalières et adapter les infrastructures de distribution aux nouvelles contraintes.
Une réponse politique en construction
Dans ce contexte, les députés de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen ont adopté, mardi 13 mai, un ensemble de propositions pour renforcer le système électrique européen.
L’objectif : garantir une meilleure intégration des énergies renouvelables, sécuriser les approvisionnements et répondre aux objectifs de neutralité carbone de l’UE.
Le texte appelle à la mise en place d’un véritable plan d’action européen pour les réseaux, couplé à des investissements massifs dans les capacités de transmission et à une modernisation des infrastructures existantes. Il insiste également sur le besoin d’une supervision renforcée par les autorités pour garantir la décarbonation, la flexibilité et la résilience du système électrique.
Attirer les investissements et lever les freins
Les eurodéputés plaident pour une simplification des procédures afin de stimuler les investissements privés en complément des financements publics. Ils demandent aussi une meilleure transparence dans la tarification, qui devrait refléter les coûts réels du réseau. Le rapport souligne par ailleurs la nécessité d’éliminer les goulets d’étranglement qui freinent parfois l’injection d’énergie renouvelable dans le réseau.
Autre point clé : la nécessité d’une planification plus coordonnée à l’échelle européenne, intégrant les frontières, les secteurs et les territoires. Une meilleure acceptation par le public des projets de réseaux passe également, selon les députés, par une communication plus efficace avec les citoyens.
« Investir dans les réseaux autant que dans les renouvelables »
Pour Anna Sturgkh, eurodéputée autrichienne (Renew) et rapporteure du texte, la panne d’avril est un signal d’alerte :
« La panne d’électricité dans la péninsule Ibérique a douloureusement démontré à quel point nos réseaux restent vulnérables. Elle nous a rappelé que la transition énergétique de l’Europe échouera si nous n’investissons pas aussi stratégiquement dans les infrastructures que dans les énergies renouvelables. » a-t-elle déclaré.
Elle appelle également la Commission à maintenir un niveau de financement ambitieux pour le mécanisme pour l’interconnexion en Europe (CEF-E), et à mobiliser davantage les fonds nationaux pour moderniser les infrastructures.
Le rapport a été adopté en commission par 52 voix pour, 9 contre et 2 abstentions. Il sera présenté en séance plénière du Parlement européen entre le 16 et le 19 juin à Strasbourg.
Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée
Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.
Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.