Électricité : face au flou du post ARENH, les entreprises n’attentent plus
Les modalités d’application du dispositif annoncé pour prendre la suite du mécanisme ARENH, qui s’éteint en 2025, ne sont toujours pas connues. Face à tant d’incertitudes, nombre d’entreprises ne peuvent plus tenir.
ARENH : une réforme qui ne vient pas
Tel est d’ailleurs le sens des propos tenus à Bruno Le Maire, le 13 mars dernier, par la sénatrice de Savoie. Martine Berthet a ainsi interpelé le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique « « Nos industriels peuvent-ils compter sur vous pour obtenir des contrats d’électricité compétitifs mondialement, avant l’été ? Car au projet de loi de finances 2025, il sera trop tard ! »
Elle a encore souligné que les industriels français « « n’en peuvent plus d’attendre la réforme du marché de l’électricité et des tarifs qui leur permettraient d’être compétitifs durablement. Ils ont en effet en face d’eux des concurrents comme la Chine, l’Amérique du Nord et bien d’autres, qui disposent d’une électricité deux fois moins chère qu’en France. »
Les entreprises saisissent les opportunités marché
Dans ce contexte incertain, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à couvrir sans plus attendre leurs besoins en électricité jusqu’à fin 2026, et même après, d’autant que les prix ont baissé.
Ainsi que l’explique le média spécialisé Europ’Energie, « Le CLEEE (association des grands consommateurs industriels et tertiaires français d’électricité et de gaz ) a mené un sondage auprès de ses membres. » Ce sondage révèle qu’1/4 des membres de l’association ont déjà signé un contrat de fourniture d’électricité pour après 2025 et que 30 % sont en cours de négociations.
« Ainsi, 55 à 65 % des entreprises du CLEEE ont signé ou sont en passe de signer un nouveau contrat. »
Des prix de l’énergie en baisse, mais les marchés restent volatils
L’Europe semble enfin tourner la page de la crise énergétique, après une flambée des prix du gaz et de l’électricité qui a profondément affecté l’économie française.
Aujourd’hui, les marchés de l’énergie ont retrouvé une certaine stabilité et les prix sont revenus à des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis 2021.
Toutefois, les marchés de l’énergie restent volatils et les prix peuvent repartir à la hausse, en cas de nouveau problème géopolitique, d’une baisse de la production nucléaire, d’un impondérable technique sur les champs gaziers…
Comme le souligne Frank Roubanovitch, président du CLEEE, « les acheteurs ne veulent pas manquer une opportunité. »