Electricité : pas de hausse du TURPE au 1er août
Le gouvernement a décidé de suspendre la hausse de 1% du prix de l’électricité initialement prévue pour le 1er août. Cette décision, prise au nom du « droit à la stabilité et à la visibilité des prix » pour les consommateurs, permet d’éviter une nouvelle polémique sur les prix de l’énergie, en pleine crise politique, selon les explications fournies par Bercy.
La commission de régulation de l’énergie (CRE) a confirmé cette décision dans un communiqué publié lundi, annonçant que « les évolutions prévues ne s’appliqueront pas au 1er août 2024 ».
Le Régulateur a ainsi pris acte de l’« intention » du ministre chargé de l’Energie de ne pas publier au Journal officiel les délibérations relatives à l’évolution du tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité (TURPE).
Pas de nouvelle hausse de la facture d’électricité
Cette mesure aurait entraîné une augmentation de la facture d’électricité d’environ 1% pour 22 millions de ménages et d’entreprises au tarif réglementé d’EDF. Les fournisseurs alternatifs sont libres d’appliquer ou non cette hausse mais ils choisissent quasi systématiquement de le faire.
Bien que modeste par rapport à l’augmentation de 11,7% du « prix repère du gaz » en juillet, cette hausse aurait suscité des débats dans un contexte politique sensible, marqué par des prix de l’énergie historiquement élevés en 2021-2022 en raison de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine.
Les prévisions actuelles anticipent une baisse des tarifs de l’électricité dès l’année prochaine, en raison de la diminution des prix sur les marchés de gros. « Conformément à mon engagement, les prix de l’électricité baisseront de 15% en février prochain. Je refuse toute augmentation des factures en août. Les consommateurs ont droit à la stabilité et à la visibilité des prix », a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire à l’AFP.
Une évolution du TURPE nécessaire aux investissements des réseaux
Le TURPE, qui représente environ un tiers de la facture d’électricité, rémunère les gestionnaires de réseau de transport (RTE) et de distribution (Enedis) pour l’utilisation de leurs infrastructures. Bien qu’il apparaisse sur les factures d’électricité, il est en réalité payé par les fournisseurs d’électricité à Enedis et RTE.
En renonçant à cette évolution tarifaire, le gouvernement évite une seconde hausse, après celle de février dernier de près de 10% suite à la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie. À cette occasion, l’exécutif avait augmenté une taxe gouvernementale, l’accise, réduite au minimum depuis fin 2021 pour alléger les factures pendant la crise énergétique. Bruno Le Maire avait alors promis de ne pas augmenter davantage cette taxe pour le reste de l’année 2024.
Le gouvernement dispose désormais de deux mois pour « demander de nouvelles délibérations sur l’évolution » du TURPE, selon la CRE. Quoi qu’il en soit, cette évolution tarifaire devra in fine être appliquée pour permettre à RTE et Enedis de financer les investissements nécessaires à la modernisation du réseau électrique et à son adaptation aux défis de la décarbonation de l’énergie.