L’électricité verte, de quoi parle t-on ?
On entend de plus en plus parler d’électricité verte, mais qu’en est-il exactement ? Opéra Energie vous éclaire sur les différentes caractéristiques liées à ce type d’électricité.
Electricité verte : c’est quoi ?
L’électricité verte correspond à l’électricité produite uniquement à partir de sources d’énergie renouvelable. Parmi ce type de sources, on trouve notamment l’hydraulique (barrages ou fil de l’eau), l’éolien (sur terre et en mer), le solaire, la géothermie, la marémotrice, houlomotrice (qui utilise l’énergie des vagues), hydrolienne, ou encore la biomasse (bois, compost, biogaz, etc.).
Peut-on tracer l’énergie verte ?
Sur les réseaux de transport et de distribution de l’électricité, il est impossible de faire la distinction entre les électrons « verts » (issus d’une source de production renouvelable) et les électrons « gris » (issus d’autres moyens de production). Cependant, assurer à un client qu’il consomme de l’électricité verte revient à lui allouer une part de la production d’électricité verte qui est injectée sur le réseau électrique.
Pour cela, le certificat de garantie d’origine a été créé.
A quoi sert le certificat de production d’électricité verte ?
Il existe des organismes certificateurs indépendants qui peuvent délivrer, à l’exploitant d’un moyen de production d’énergie renouvelable, un certificat de production d’électricité verte appelé garantie d’origine.
Sur le territoire français, c’est l’entreprise Powernext qui gère le registre national des garanties d’origine depuis le 1er mai 2013, auparavant c’est RTE qui gérait ce registre. L’entreprise s’occupe de l’émission des certificats, en organisant le contrôle des installations concernées en partenariat avec les gestionnaires de réseaux. Il y a un certificat émis par MWh produit et les certificats délivrés sont valables 1 an. Powernext s’occupe également du suivi de ces certificats, car ils sont transférables.
En effet, le mécanisme de la garantie d’origine est harmonisé au niveau européen et les certificats encodés sous forme électronique par Powernext. D’autres acteurs du marché de l’électricité (fournisseurs, sociétés de trading) peuvent ainsi acheter des certificats de garantie d’origine aux producteurs d’électricité verte soit pour les revendre, soit pour ensuite fournir de l’électricité avec le label « électricité verte ».
L’attestation de garantie d’origine permet au consommateur final d’identifier différents éléments relatifs à la production de son électricité. Ainsi lorsqu’on dit lui allouer une part d’électricité verte, le consommateur peut s’assurer du caractère renouvelable de cette énergie en se procurant certaines informations :
- Le numéro unique identifiant la garantie d’origine
- Le pays d’émission
- Le nom, la localisation du site de production, sa puissance et sa date de mise en service
- La source d’énergie à partir de laquelle l’électricité a été produite
- La période de production sur laquelle porte le certificat de garantie d’origine
- Des informations sur les aides nationales éventuelles ou le contrat de rachat s’il y a lieu
Les offres de fourniture d’électricité d’origine renouvelable
L’ensemble des fournisseurs du marché proposent en option des offres d’électricité verte. Pour ce faire, un fournisseur doit avoir en sa possession le nombre de certificats de garantie d’origine correspondants au volume d’électricité verte qu’il livre. Soit en produisant lui-même de l’électricité à base de sources renouvelables, soit en achetant des certificats.
Ces offres ont un surcoût par rapport au prix de l’énergie « normale », qui varie généralement de 0,3 €/MWh à 3 €/MWh selon les fournisseurs, la source des certificats et la part d’énergie verte dans la fourniture. Par exemple, sur certaines offres à 50% d’électricité verte, des certificats sont par exemple requis pour seulement la moitié du volume d’énergie livré.
Mais finalement est-ce que je finance le développement des ENR ?
Quoiqu’il arrive, tous les consommateurs participent financièrement au développement des énergies renouvelables à travers l’accise sur l’électricité (Ex CSPE). Cette taxe, qui est passée de 19.5€/MWh à 22.5€/MWh le 1er janvier 2016, est en partie utilisée pour subventionner le développement des énergies renouvelables.
L’achat d’électricité verte peut être cependant un geste supplémentaire en faveur des énergies renouvelables. Certaines offres prévoient notamment que le surcoût pour le consommateur sera utilisé à développer de nouveaux moyens de production d’énergie renouvelable (principe d’additionnalité).
Pour certains consommateurs, c’est aussi un moyen de manifester son soutien aux énergies renouvelables et à la transition énergétique.