Energie : l’UE prête à se passer de pétrole russe ?
Les 27 doivent dorénavant se prononcer sur le 6ème train de sanctions à l’encontre de la Russie. Ces nouvelles mesures comprennent un embargo sur le pétrole russe.
Se passer de gaz russe d’ici 6 mois
La Commission européenne veut bannir les importations de pétrole brut de Russie dans l’UE d’ici six mois et les produits raffinés d’ici la fin de l’année. L’embargo sera total « Il s’agira d’une interdiction complète des importations de tout le pétrole russe, transporté par voie maritime ou par oléoduc, brut et raffiné. » a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Cette mesure doit faire « payer le prix fort » à Poutine et rappeler que « c’est le droit international qui compte, pas la loi du plus fort ».
Ursula von der Leyen a aussi reconnu que sortir de la dépendance au pétrole russe « ne sera pas facile ». Bruxelles a d’ores et déjà réfléchi à des dérogations pour certains de ses membres. La Slovaquie et la Hongrie pourront par exemple continuer à acheter du pétrole russe jusqu’à fin 2023. Mais cela risque peut-être de ne pas suffire pour remporter l’adhésion des 27…
La Hongrie ne peut pas soutenir le projet « dans sa forme actuelle » a ainsi déclaré son ministre des Affaires étrangères, ajoutant que « En toute responsabilité, nous ne pouvons pas voter pour ». La Slovaquie souhaite entre deux et trois ans pour se passer de pétrole russe. La République tchèque entend rejoindre les rangs des pays auxquels seront laissés des délais supplémentaires.
La Commission européenne espère une entrée en vigueur de l’ensemble des mesures du 6ème train de sanction le 9 mai prochain, pour la célébration de la 72ème journée de l’Europe. Une date particulière également pour la Russie et célébrée chaque année en grandes pompes militaires : le 9 mai correspond à la « Fête de la Victoire » de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie.
Les marchés de l’énergie en hausse générale
Anticipant les conséquences d’un embargo sur le pétrole russe, les cours du gaz et de l’électricité ont grimpé de concert, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis le début de l’année.
En électricité, le Cal-23 clôture à 276,16 €/MWh soit + 5,14 % de hausse. Le Cal-24 traite à 206,17 €/MWh, soit + 8,51 % de hausse tandis que le Cal-25 enregistre + 4,38 % d’augmentation pour traiter à 167 €/MWh.
En gaz, la dynamique haussière est encore plus sensible. Le Cal-23 bondit de + 10,87 % pour terminer à 94,46 €/MWh. Le Cal-24 finit la journée à 75,67 €/MWh, soit + 9,7 % et le Cal-25 à 63 €/MWh, soit + 8,41 %.