Energies renouvelables : production jugulée
A deux reprises en juillet, RTE a dû exiger la baisse de production de parcs renouvelables à la puissance minimale.
Les parcs renouvelables s’adaptent mal au marché
Le 16 juillet, les parcs éoliens de Saint-Nazaire, Fécamp et Saint-Brieuc ainsi que la ferme photovoltaïque de Cestas dans les Sud-Ouest ont cessé d’envoyer de l’électricité sur le réseau. « A 14 heures, on a eu besoin de baisser la production pour maintenir la fréquence sur le réseau, on a donc ordonné un passage à la puissance minimale de quatre parcs renouvelables pour un total de 1.050 MW », précise RTE dans son bilan semestriel.
La raison de ces baisses de production réside dans le fait que éoliennes et panneaux photovoltaïques ne possèdent pas de mécanismes d’ajustement de l’offre à la demande. « Historiquement, on considérait que les énergies renouvelables devaient offrir le maximum de ce qu’elles pouvaient produire mais on arrive au bout de ce système. Parfois on assiste à des journées de très basse consommation associées à de très fortes injections d’électricité dans le réseau à cause, par exemple, de vents violents. Il nous faut des leviers pour moduler tout le monde » , estime-t-on chez RTE. La solution, selon le gestionnaire du réseau, serait d’imposer à toutes les installations renouvelables supérieures à 10 GW ou 20 GW l’utilisation de ce mécanisme d’ajustement que l’on retrouve sur les productions nucléaires et hydrauliques.
Inquiétude des développeurs de parcs renouvelables
Par ailleurs, faisant face à des prix négatifs de plus en plus fréquents sur les marchés de l’électricité, RTE souhaiterait aussi changer le régime de versement des subventions aux parcs renouvelables les plus anciens. Lesdits parcs sont dotés de contrats « d’obligation d’achat ». Ils bénéficient d’un prix garanti par l’Etat pour leurs électrons produits même en cas de prix négatifs et ne sont donc jamais incités à ralentir la cadence. Lorsque les prix plongent, ils accentuent au contraire le phénomène.
Les développeurs de parcs renouvelables craignent que la modification de leurs contrats entraine une chute de la rentabilité. « Les plans de financement des centrales renouvelables ont été conçus il y a plusieurs années avec des projections de production annuelles, toute renégociation à postériori de ces contrats est extrêmement compliquée », rappelle Jules Nyssen, le président du Syndicat des énergies renouvelables. Le syndicat estime que « les parcs solaires ne sont pas responsables des prix négatifs ».
Source : Les Echos