Les enjeux du développement du réseau électrique européen
Mardi 28 novembre, la Commission européenne a annoncé sa feuille de route visant à moderniser ses réseaux électriques pour la fin de la décennie. Les coûts du projet sont évalués à hauteur de 584 milliards d’euros.
Le réseau électrique : outil essentiel de la décarbonation
Le projet européen Fit For 55 ayant pour but la réduction de 55% des émissions de CO2 pour 2030, ainsi que la neutralité carbone pour 2050 implique l’élaboration de stratégies de décarbonation. Qu’il s’agisse de l’électrification de l’industrie, du chauffage, la mobilité propre, ou encore la production d’hydrogène vert ; toutes ces initiatives nécessitent le doublement de la capacité du réseau.
L’objectif est donc de moderniser et développer un réseau dont 40% des infrastructures ont plus de 40 ans. Ce déploiement permettra d’accueillir la part croissante des énergies renouvelables. Rappelons que l’Union européenne s’est fixé comme objectif l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale, la faisant passer des 22% actuels à 42,5% d’ici la fin de la décennie.
Une stratégie : les projets transfrontaliers
La Commission mise sur le développement des projets d’intérêts communs qui bénéficient des fonds de l’UE. Ainsi, le réseau transfrontalier devient essentiel dans la stratégie établie, car il peut transporter de grandes quantités d’énergies renouvelables. La Commission prévoit deux types de projets : ceux d’intérêts communs et d’intérêts mutuels qui permettraient tous deux d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Selon l’institution de l’UE, les projets transfrontaliers pourraient réduire les coûts de production de 9 milliards d’euros par an, jusqu’en 2040.
Par ailleurs, la Commission recommande la planification à long terme des réseaux ce qui offrirait plus de transparence, de meilleurs tarifs et par conséquent, une meilleure utilisation du réseau.
584 milliards d’euros à trouver
Pour Kadri Simpson, commissaire européenne à l’énergie : « sans ces investissements, la Transition énergétique n’ira pas loin. Pour l’accélérer, la mise en place d’une infrastructure adéquate est la dernière pièce du puzzle ».
La Commission européenne n’envisage pas de créer de fonds dédié au doublement du réseau, pour autant. Elle souhaite recourir à de nouveaux instruments de financement via la Banque européenne d’investissement. Elle désire impliquer les autorités de régulation, les institutions financières les agences de crédit et les investisseurs « afin d’éliminer les obstacles au financement, notamment au moyen de prêts, de fonds propres et de garanties », précise la Commission.