Entreprises et RSE : de la théorie à la pratique
Concept académique né aux États-Unis dans les années soixante, la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) des entreprises s’est progressivement imposée comme une composante essentielle de la stratégie de croissance des entreprises, dépassant son statut initial de simple atout marketing pour devenir un élément réglementaire incontournable.
Une évolution réglementaire impérative
Les entreprises, particulièrement les grandes, sont désormais tenues de se conformer à une série de lois visant à encadrer leurs impacts sociaux et environnementaux. De la loi sur le devoir de vigilance de 2017 à la loi antigaspillage de 2020, en passant par la loi sur l’information des consommateurs de 2021, ces régulations marquent un tournant dans la manière dont les entreprises gèrent leurs responsabilités sociétales. S’ajoutent à cela les nouvelles contraintes européennes comme la directive CSRD ou le projet de directive sur le devoir de vigilance, renforçant le cadre légal au niveau continental.
Une prise de conscience généralisée
Selon une enquête réalisée par Le Journal des Entreprises avec plusieurs partenaires, une écrasante majorité des entreprises françaises (95 %) se dit concernée par la RSE. Cette enquête révèle également que la majorité des entreprises sont soit en phase de découverte, soit possèdent déjà une certaine maturité en matière de RSE. Seulement une minorité se trouve au stade de projet ou déclare ne pas être concernée par la RSE.
La mise en place de responsables ou de référents RSE, la création de comités de pilotage, et l’identification des enjeux prioritaires sont quelques-unes des étapes méthodiques entreprises par les PME et les ETI pour intégrer la RSE au cœur de leur stratégie. L’engagement envers la RSE n’est plus perçu comme optionnel mais stratégique, avec une responsabilité souvent assumée par la direction générale ou une direction spécifique.
Des actions environnementales et sociétales ciblées
Les entreprises s’engagent principalement dans la gestion des déchets et la réduction de leur empreinte carbone, sans négliger la consommation d’eau et d’énergie ou la promotion de la mobilité durable. Sur le plan sociétal, l’accent est mis sur le renforcement des liens avec le tissu économique local et l’adoption de pratiques d’achats responsables. L’importance de l’engagement des collaborateurs est également soulignée, reconnaissant que la réussite d’une stratégie RSE repose sur leur adhésion.
Vers une reconnaissance de l’engagement RSE
La labellisation de leur démarche RSE est un objectif pour 70 % des entreprises interrogées, reflétant leur volonté de faire reconnaître officiellement leur engagement. Les labels peuvent être généralistes, thématiques, sectoriels ou géographiques, offrant ainsi une diversité de reconnaissance adaptée à chaque entreprise.