Fin de l’ARENH : EDF précise les nouveaux outils de régulation
EDF a exposé en détail ses nouveaux mécanismes de vente pour l’après-2026, période où le système de régulation actuel dit ARENH touchera à sa fin pour laisser place à une autre organisation du marché de l’électricité. Cette nouvelle structure vise à fournir aux acteurs une meilleure visibilité sur les tarifs de l’énergie et à les encourager à effectuer des achats anticipés s’étalant sur plusieurs années.
Des contrats de long terme pour les énergivores
EDF envisage des contrats de dix ans minimum avec les plus grands consommateurs industriels, basés sur des actifs nucléaires.
Ces contrats de long terme (ou contrats pour allocation nucléaire-CPAN) offriront une stabilité aux industries les plus énergivores. Ils favorisent des partenariats sur le long terme sans garantie de volume, mais avec des conditions attractives. Ces contrats impliquent que le client réserve une part de la production générée par le parc nucléaire actuel via une « avance en tête », suivi de versements ultérieurs en fonction des coûts de maintenance et d’exploitation associés à cette portion réservée. EDF anticipe la vente de 20 TWh sur cette base, soit environ la moitié des besoins de cette clientèle.
Cette approche vise à partager les risques et à garantir une stabilité de revenus d’EDF dans un contexte d’investissements massifs.
Des contrats de moyen terme pour les PME, PMI et acteurs publics
Via un mécanisme d’enchères, EDF va développer des contrats de moyen terme pour une période de 4 à 5 ans, à destination de son « marché d’affaires » : TPE, PME, ETI, grandes entreprises industrielles et tertiaires, mais aussi les entités publiques
Le groupe invite dès maintenant les professionnels à anticiper leurs achats d’électricité jusqu’en 2028, afin de « profiter d’un niveau de prix compétitif » , qui équivaudrait « à peu près la moitié de ce qu’ils paient aujourd’hui ».
Ces offres seront toutes contestables a souligné Marc Benayoun, Directeur exécutif de l’Electricien. Cela signifie que les fournisseurs alternatifs, concurrents d’EDF, auront la possibilité de soumettre des offres au même niveau de prix en participant à ce système d’enchères que l’entreprise teste depuis septembre. Actuellement, les prix proposés se situent entre 77 et 85 euros le MWh.
Tarifs réglementés électricité : extension et indexation sur 2 ans
Le tarif réglementé de vente (TRV) sera maintenu pour les particuliers et élargi dès 2026 à toutes les très petites entreprises (moins de 10 employés et moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires), y compris celles, comme les boulangeries, nécessitant une puissance supérieure à 36 kVA.
Ce tarif sera indexé sur l’évolution des prix de gros sur une période de deux ans, et selon M. Benayoun, il n’est pas évident qu’il augmente de manière significative à l’avenir.
« Le niveau des TRV a beaucoup augmenté depuis trois ans, il aurait augmenté encore plus sans le bouclier tarifaire, mais ce n’est pas du tout évident qu’il augmente significativement dans le futur, en tout cas pas au titre de la politique et du mode de calcul qui est proposé (…) » rassure a Marc Benayoun.
EDF veut éviter la taxation de ses bénéfices
Dans un contexte de nouvelle régulation avec un prix de référence et une taxation associée, EDF cherche à ajuster ses offres et à anticiper les évolutions du marché. Le groupe souligne ainsi que le seuil de 78 €/MWh déclenchant une captation de ses revenus par l’Etat est exprimé en euros de 2022. « En 2026, le 78 représentera 88 ou 90 euros. Donc, on pense qu’assez rapidement, compte tenu des prix de gros qui sont orientés à la baisse, et par ailleurs de nos engagements sur le parc nucléaire, on pourrait se retrouver dans une situation où il n’y aura pas de captation », a déclaré Marc Benayoun.