Flamanville 2 : EDF sollicite une dérogation pour éviter un arrêt définitif
Sale temps pour EDF.
Alors que le projet Hercule agite les esprits ; alors que récemment le média Contexte dévoilait des informations inquiétantes quant à la santé financière de l’Électricien (projections de flux de trésorerie post-dividendes négatifs jusqu’en 2029 et un endettement passant de 41,1 mds € en 2019 à 56,9 mds € en 2028) ; alors qu’en juillet la Cour des Comptes a épinglé le groupe sur l’addition finale de l’EPR nouvelle génération ( 3,2 mds € vs 19 mds €) ; alors que Green Peace vient de déposer un recours contre l’ASN sur la prolongation de vie des réacteurs nucléaires… EDF repousse une nouvelle fois le démarrage des réacteurs 1 et 2 de Flamanville.
Mais pas seulement. EDF a indiqué ce soir avoir demandé au gouvernement une dérogation pour le cas où l’arrêt du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Flamanville dépasserait le délai légal de deux ans, confirmant ainsi un article des Echos.
Ce réacteur avait été arrêté le 10 janvier 2019 pour une maintenance décennale. Son redémarrage a été plusieurs fois repoussé, notamment en raison de la crise du Covid. La centrale de Flamanville a en effet connu en 2020 près de deux fois plus d’incidents de niveau 1 qu’en 2019 (réacteurs 1 et 2 confondus). Le 10 novembre, le redémarrage du réacteur 2 a ainsi encore été repoussé au 30 novembre.
Le problème étant que si la date est une nouvelle décalée, le réacteur pourrait être arrêté pour de bon.
Suivant les directives de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, l’article L 593-24 du code de l’environnement prévoit en effet que « si une installation nucléaire de base cesse de fonctionner pendant une durée continue supérieure à deux ans, son arrêt est réputé définitif. »
EDF a donc déposé « un dossier de prorogation » au cas où l’arrêt dépasse les deux ans, c’est-à-dire si le réacteur redémarrait après le 10 janvier 2021, a indiqué une porte-parole d’EDF, arguant qu’il s’agit là d’une mesure préventive.