Flamanville : Attal promet une mise en service en 2024, mais l’ASN temporise
La date butoir fixée à fin mars 2024 par EDF pour la mise en service du premier réacteur nucléaire EPR à Flamanville est « possible mais tendue », selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L’EPR de Flamanville sera opérationnel en 2024 garantit Gabriel Attal
Lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale ce mardi 30 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a assuré que l’EPR de Flamanville, dont la construction se prolonge depuis 2007, serait « opérationnel » cette année,
« Nous allons continuer la montée en puissance de notre parc nucléaire, investir massivement dans les programmes. Et cette année, l’EPR de Flamanville sera opérationnel », a ainsi affirmé M. Attal qui s’est dit fier « d’être à la tête d’un gouvernement pro-énergie nucléaire ».
Attention à ne pas se prononcer trop tôt alerte l’ASN
Le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, a souligné mardi, lors de sa conférence de presse annuelle, qu’une mise en service de Flamanville pour mars 2024 est certes envisageable, mais que le calendrier reste « tendu ». Il a averti que toute marge de manœuvre était inexistante, en particulier si EDF ne fournissait pas les derniers éléments demandés par l’autorité.
Doroszczuk a identifié des aspects problématiques liés à la « préparation globale du site pour fonctionner » ainsi que des points en suspens concernant « l’attestation de conformité de certains équipements sous pression« . Ces éléments sont essentiels pour garantir la sécurité et la conformité du réacteur.
Trop d’éléments encore en suspens
EDF vise à charger le combustible d’uranium dans le réacteur d’ici fin mars, marquant la première étape vers la production de premiers mégawatts plus tard dans l’année. Doroszczuk souligne la difficulté de cet objectif, insistant sur la nécessité d’une évaluation minutieuse avant de donner le feu vert à l’autorisation de mise en service.
En mai 2023, l’ASN a mené des inspections approfondies, mettant en lumière des lacunes significatives dans la maîtrise par EDF de la « documentation d’exploitation ». Cela soulève des préoccupations quant à la transition fluide entre le rôle de constructeur et celui d’exploitant du réacteur.
Doroszczuk a déclaré que « si tout va bien », l’autorisation de mise en service pourrait être soumise à consultation vers la fin février, pour une durée d’un mois. Une fois l’autorisation accordée, le processus comprendra le chargement du combustible, une montée en puissance progressive, et le couplage au réseau électrique, avec un objectif de raccordement mi-2024, suivi d’une période nécessaire pour atteindre la pleine puissance.
(Source AFP)