FMI : Dette et climat en discussion

Les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale débuteront le 16 avril avec deux objectifs majeurs : améliorer le financement climatique et soutenir les pays les plus endettés.

Energies et pauvreté, étroitement liés

La publication mardi par le FMI de ses prévisions économiques mondiales actualisées (WEO) marquera le début officiel des réunions de printemps, sans être perturbée par les discussions sur la succession de la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, reconduite vendredi pour un mandat de cinq ans.

Ces réunions revêtent une importance particulière, car elles marquent également le 80e anniversaire des institutions issues de la conférence de Bretton Woods de juillet 1944. Si les défis financiers de l’époque étaient énormes -reconstruction de l’Europe et de l’Asie- ceux auxquels le FMI et la Banque mondiale sont confrontés aujourd’hui sont tout aussi importants, notamment en ce qui concerne le financement de la lutte contre le changement climatique. « Il est clair qu’il y a un besoin urgent d’améliorer l’accès à l’air et à l’eau propres ainsi qu’à l’énergie, mais nous ne pourrons pas réduire la pauvreté sans une vision globale », a prévenu le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, avant de préciser les axes de réflexion : « La première étape consiste à élargir le champ d’action de la Banque pour répondre à ces besoins et créer ainsi un monde sans pauvreté sur une planète viable ».

Assurer la transition énergétique des émergents et vaincre la dette

Le financement demeure un élément central pour soutenir la transition énergétique et aider les pays en développement ou les moins avancés à faire face aux effets du changement climatique. Des milliers de milliards de dollars sont nécessaires à cet égard, et il est clair que ni le FMI ni la Banque ne pourront couvrir tous les besoins. Cependant, il ne s’agit pas seulement d’une question de ressources financières. Selon Rachel Kyte, spécialiste de la politique climatique à l’Université d’Oxford, « il est nécessaire d’avoir une forte collaboration entre le FMI, la Banque mondiale et les banques régionales de développement. Cela passe notamment par une rationalisation des procédures et des processus ».

Outre la question climatique, la question de la dette des pays émergents ou en développement sera une fois de plus au centre des discussions. Les négociations entre créanciers et pays endettés connaissent des difficultés dans certains cas, retardant ainsi la mise en place de plans d’aide par le FMI et la libération des fonds nécessaires. La réunion de la Table ronde sur la dette souveraine mondiale, prévue mercredi, abordera ce sujet. Elle réunira des institutions financières, des représentants des principaux créanciers bilatéraux et privés, ainsi que des pays endettés. Cette question est d’autant plus cruciale pour de nombreux pays que la hausse des taux d’intérêt par les principales banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), a augmenté le coût de la dette des pays emprunteurs au cours des deux dernières années.

Même si des baisses de taux sont prévues cette année, il est probable qu’ils resteront à un niveau plus élevé que lors de la dernière décennie, ce qui constitue un défi supplémentaire pour les États qui consacrent parfois plus du tiers de leurs revenus au paiement des intérêts de leur dette.

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.