Interrogé le 13 février par la Commission d’enquête sénatoriale sur « la production, la consommation et le prix de l’électricité aux horizons 2035 et 2050 », Julien Teddé est revenu sur le difficile et complexe métier qu’est celui de fournisseur d’électricité.

Non les fournisseurs d’électricité ne font pas de spéculation

Alors que la crise de l’énergie a bousculé toute l’économie française, certains ont pointé du doigt la responsabilité des fournisseurs d’électricité, qui auraient profité des prix hauts pour réaliser d’importants bénéfices en spéculant.

Une contre-vérité dénoncée par Julien Teddé qui assure qu’« Un fournisseur d’électricité ne fait pas de spéculation » .

Lorsqu’un fournisseur signe un contrat avec un consommateur final, dans la majorité des cas il s’agit d’un contrat à prix fixe sur une certaine durée. Autrement dit « le fournisseur s’engage à vendre de l’électricité à prix fixe sur une durée de 3 ans. Dès lors, la première chose que fait le fournisseur est d’aller acheter à terme la même quantité d’électricité au même prix afin de ne pas porter de risque » explique le Directeur général d’Opéra Energie.

Il ajoute encore « Dis comme ça, ça a l’air simple. Mais pas du tout »

La fourniture d’électricité requiert expertise et rigueur   

Le bon fonctionnement du système électrique nécessite que la quantité d’électricité injectée sur le réseau électrique doit toujours être égale à la quantité d’électricité consommée. Cet équilibre est essentiel afin d’éviter les risques de coupures d’électricité. « Il ne faut pas se tromper au pas demi-heure,  c’est-à-dire que le fournisseur doit prévoir la consommation d’électricité de son client pendant les 3 ans du contrat, demi-heure par demi-heure »

Au cours de la vie du contrat d’électricité, le fournisseur d’énergie doit donc toujours vérifier comment consomme son client et ajuster sa couverture initiale par des achats et des reventes.

Pourquoi la crise de l’énergie a-t-elle entrainée une diminution des propositions de contrats de fourniture ?

Depuis la crise de l’énergie, il est question de renforcer les règles prudentielles qui encadrent le métier de fournisseur d’énergie, afin d’éviter les cas de faillites comme on a pu en rencontrer en 2022.

«  C’est une bonne idée de renforcer les règles prudentielles, mais il faut savoir que l’objectif premier des fournisseurs est justement de ne pas porter de risques. Ceux qui le font ne restent pas envie longtemps… Pour dire autrement, la non-spéculation est déjà l’usage, c’est une question de vie ou de mort ».

Julien Teddé rappelle aussi qu’en 2022 nombre de fournisseurs ont choisi de ne plus faire d’offres de fourniture. «  Les prix à terme étaient si élevés que certains fournisseurs n’avaient pas les moyens d’aller acheter de l’électricité sur les marchés de gros ».

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.