Le gaz au plus haut depuis 2 ans
En hausse significative depuis le début 2025 du fait des faibles températures, les cours du gaz devraient encore grimper avec la guerre commerciale que D.Trump semble prêt à mener.
58,6 €/MWh
Le prix du gaz en Europe a atteint son plus haut depuis deux ans à 58,6 € le MWh ; ce, après quatre semaines de hausse consécutives. Selon le contrat à terme du TTF Néerlandais, les cours ont pris 4% le 10 février et quelque 15% depuis le début de l’année. Il a plus que doublé en un an.
Par ailleurs, les opérateurs utilisent davantage de couvertures contre la hausse des prix, preuve que les cours ne devraient pas s’apaiser dans les semaines à venir.
Deux phénomènes expliquent la situation.
Réserves remplies à 49%
Les conditions climatiques et les températures enregistrées en Europe du Nord-Ouest, où l’hier est très rude, entrainent une hausse de la demande de chauffage. En conséquence, les réserves disponibles ne sont remplies qu’à 49%, contre 67% l’année dernière à la même période, comme nous informe l’Association européenne pour le stockage du gaz (GIE).
Aussi, l’électricité produite à partir d’éoliennes a été faible cette année, du fait du peu de vent en Europe du Nord ; ce qui a eu pour effet une hausse de la production des centrales à gaz.
L’arrêt des flux russes via l’Ukraine depuis le 1er janvier, dont nous vous informions dans nos colonnes, explique en partie la situation. L’Europe a dû trouver des alternatives au gaz russe, particulièrement depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine. Alors que le gaz russe transporté par gazoduc représentait 40% des importations de la région en 2021, il n’en représente plus que 5%, aujourd’hui.
Les 25% de droits de douane de Trump
Dans sa politique des « Tarifs » – qui constituaient l’une de ses grandes promesses électorales – le président américain s’apprête à imposer des droits de douane à 25% sur l’aluminium et l’acier, indépendamment du pays. L’Europe s’est dit prête à répondre à cette stratégie par une politique similaire en défaveur des Etats-Unis. Or, ce possible conflit commercial pourrait influencer négativement les prix du gaz sur le Vieux continent. Aujourd’hui, 19% des importations de gaz en Europe proviennent des Etats-Unis, ce qui la rend dépendante.
« Nous prévoyons que les importations de GNL resteront élevées à l’avenir, car les niveaux actuels sont insuffisants pour que le marché européen s’équilibre et reconstitue ses stocks pour l’hiver prochain », estiment les analystes de DNB Markets.
Un espoir persiste, néanmoins, sur le long terme. Une possible fin de guerre russo-ukrainienne ainsi que la probable augmentation des capacité d’exportation de GNL aux Etats-Unis pourraient détendre les prix.
Sources : AFP, Les Echos
