GNL, une bombe à retardement pour le climat ?
Interrogée au Sénat, la climatologue renommée Valérie Masson-Delmotte met en garde contre les conséquences néfastes du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) sur le réchauffement climatique, soulignant que sa conversion peut parfois annuler les avantages d’un passage du charbon au gaz.
Le GNL aurait une moindre efficacité énergétique
Valérie Masson-Delmotte souligne une caractéristique singulière du GNL : sa moindre efficacité énergétique en raison des processus de liquéfaction et de transport. Elle insiste sur la nécessité d’obtenir des informations fiables sur son empreinte nette pour évaluer correctement son impact climatique.
Un impact environnemental controversé
La climatologue met également en lumière les émissions fugitives de méthane liées à l’augmentation de la commercialisation du gaz, qu’il soit sous forme gazeuse ou liquide. Pour rappel, le GNL est composé à plus de 90 % de méthane, un gaz à effet de serre responsable d’environ 25 % du réchauffement climatique actuel, rappelait en 2019 l’ONG Global Energy Monitor.
Ces émissions, provenant de réseaux de gaz mal entretenus, peuvent avoir des conséquences climatiques significatives, compromettant ainsi les bénéfices potentiels d’une transition du charbon vers le gaz.
Greenwashing et Technowashing : le défi du captage et du stockage de Carbone
Enfin, Valérie Masson-Delmotte pointe avec scepticisme le recours au captage et stockage de carbone par les acteurs des énergies fossiles. Elle dénonce cette pratique comme une forme de « greenwashing » ou de « technowashing », soulignant un décalage significatif entre les promesses et la réalité de cette solution pour compenser les émissions de gaz à effet de serre.
« Le pari sur une capacité à déployer du captage et stockage (de carbone, pour compenser les émissions, NDLR) a été très souvent mis en avant par les acteurs des énergies fossiles. La réalité n’est pas du tout à la hauteur de cet affichage. Donc c’est une forme de greenwashing, finalement, ou du technowashing » explique-t-elle ainsi.
Selon une étude de L’institut norvégien Rystad « les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et au transport du GNL sont 10 fois plus élevées que celles du gaz naturel classique ».
(Source AFP)