GNL : une hausse de 60% de la demande mondiale d’ici 2040

Selon le géant des hydrocarbures, Shell, la demande mondiale de gaz naturel liquéfié devrait augmenter plus que prévu, d’ici 2040.
Croissance de l’Asie & transport maritime
Dans son rapport annuel « Perspectives sur le GNL » publié le mardi 25 février, le groupe Shell prévoit une augmentation de 60% de la demande de GNL dans les quinze prochaines années. C’est une hausse de dix points par rapport aux perspectives 2024 qui établissaient une progression de 50% pour 2040.
Plusieurs facteurs expliquent cette accroissement de la demande à venir. Tout d’abord, la réduction des émissions dans l’industrie lourde et les transports, puis l’impact de l’intelligence artificielle et enfin, la croissance économique de la zone Asie. « Le monde aura besoin de plus de gaz pour la production d’électricité, le chauffage et le refroidissement, l’industrie et les transports », résume Tom Summers, un responsable de Shell.
La Chine, particulièrement, est amenée à accroître sa capacité d’importation de GNL du fait de la demande intérieure grandissante. L’inde, de son côté : « progresse également dans la construction d’infrastructures de gaz naturel », renseigne Tom Summers.
Une énergie de transition
La demande sera aussi tirée par un nombre croissant de navires fonctionnant au GNL, qui « devient un carburant rentable pour le transport maritime et routier », dont il permet « de réduire les émissions », explique le rapport.
Si le GNL est présenté comme une « énergie de transition » permettant de se défaire de la dépendance aux énergies plus polluantes comme le charbon, il n’en reste pas moins que sa production est énergivore et les fréquentes fuites de méthane dans l’air alourdissent son bilan climatique.
Refroidi à -163°C pour être liquéfié, le gaz prend 600 fois moins de place qu’à l’état gazeux et peut être facilement acheminé par des navires méthaniers. Il est aussi très convoité en Europe qui a dû remplacer le gaz russe des gazoducs continentaux.
« L’Europe aura encore besoin de GNL jusque dans les années 2030 pour équilibrer la part croissante des énergies renouvelables intermittentes dans son secteur électrique et pour assurer sa sécurité énergétique », affirme Shell, qui estime qu’une « croissance significative de l’offre de GNL proviendra du Qatar et des États-Unis ».