Hausse des prix du gaz : Moscou rassure mais l’envolée des prix continue
Alors que les prix du gaz continuent de battre des records ( le Cal-22 s’affichait à 40.71 €/MWh le 14 septembre ), le Kremlin souligne l’opportunité que représente le gazoduc Nord Stream 2 pour rééquilibrer le marché.
Nord Stream 2, une mise en service des plus bienvenues
«Il ne fait aucun doute que la mise en service la plus rapide possible de Nord Stream 2 équilibrera considérablement les paramètres de prix du gaz naturel en Europe», a ainsi assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un briefing téléphonique.
Dans une note diffusée tard dans la soirée de mardi, Goldman Sachs indique que ce prix «record» est dû à des niveaux de stockage «exceptionnellement bas» en Europe, malgré la prévision d’un hiver froid.
Il faut dire que la Russie, premier producteur et le premier exportateur mondial de gaz naturel, a réduit ses exportations ces derniers mois. Un problème alors que les stocks européens ont été impactés par la crise sanitaire et que la demande de gaz a été particulièrement forte cette année.
La croissance de la demande asiatique a mis sous tension le marché du gaz naturel liquéfié (GNL). En Europe, outre la reprise économique, c’est l’envolée du prix du carbone qui contribué à soutenir la demande, en favorisant le passage du charbon au gaz.
La baisse des exportations russes pointées du doigt
Côté russe, des difficultés rencontrées par les infrastructures de production sont la cause officielle de cette baisse de volumes. Mais certaines voix discordantes n’ont pas manqué de s’élever, accusant Moscou de faire monter la pression sur les prix pour accélérer la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2.
Le gaz fait exploser les cours de l’électricité
La hausse des prix du gaz exerce une pression rarement vue sur les prix de l’électricité. Pour rappel, le prix de gros de l’électricité ne dépend pas du coût moyen de production, mais du coût de production de la dernière centrale appelée pour venir équilibrer le réseau électrique. Or, cette « dernière centrale » est souvent une centrale au gaz ou au charbon.
Le 14 septembre, le Cal-22 a atteint 103.89 €/MWH.
Les observateurs sont inquiets. Si la tendance ne s’inverse pas, un hiver plus rigoureux risque d’entrainer les prix de l’énergie dans de nouvelles hausses, menaçant les secteurs à forte intensité énergétique et la facture d’énergie de tous les consommateurs !