Hydrogène décarboné : les PME laissées de côté
Dans l’optique de respecter les objectifs de décarbonation pour 2030, le gouvernement a pour ambition de développer la production d’hydrogène décarboné. Il en avait d’ailleurs présenté la stratégie en septembre dernier. Or, ladite stratégie exclut, de fait, les PME.
4 milliards pour l’hydrogène décarboné
Une enveloppe de 4 milliards d’euros est destinée au programme, au travers d’appels à projets. L’idée étant de soutenir les initiatives les plus vertueuses en termes de respect de l’environnement. Le lancement des appels à projet s’effectuera en 2024 puis d’autres suivront en 2025 et 2026. Les capacités de production seront attribuées par tranches : 150 MW – 250 MW – 600 MW, pour un total de 1 000 MW.
Seront soutenus les projets d’hydrogène vert (produits à partir d’énergies renouvelables) ainsi que ceux d’hydrogène violet (produits à partir d’énergie nucléaire).
L’innovation mise à mal ?
Pour être éligible au projet d’hydrogène décarboné, les entreprises devront justifier d’un chiffre d’affaires minimum de 100 millions d’euros ainsi que présenter cinq références de projets de 30 millions d’euros minimum. Ce mécanisme ne soutiendra que les grands projets de production d’hydrogène par électrolyse, supérieurs à une puissance de 30 MW.
De fait, de nombreux acteurs de l’économie sont évincés du dispositif. En 2022, France Hydrogène recensait 240 projets en développement dans l’hexagone, dont 210 sous le seuil des 30 MW. Les PME et les ETI sont délaissées, mais pas uniquement. Les territoires et les projets soutenus par les élus locaux se retrouvent également hors de la stratégie de développement d’hydrogène décarboné.
Les jeunes entreprises, étant pour l’écrasante majorité, inéligibles, le potentiel français en termes d’innovation dans le domaine, n’est pas exploité. Seules les stratégies à destination des infrastructures massives sont concernées.
Ainsi, la responsabilité de cette initiative d’envergure ne repose sur les épaules que de très peu d’acteurs ce qui pourrait contribuer à l’établissement d’une transition énergétique déséquilibrée, dans ce secteur.