la France a fait le pari du développement de l'hydrogène.

Il y a un peu plus de 3 ans, la France, comme de nombreux pays dans le monde a fait le pari du développement de l’hydrogène. L’initiative porte petit-à-petit ses fruits mais le chemin est encore long.

Rivaliser avec l’Allemagne, éviter la dépendance à la Chine

En septembre 2020, le gouvernement lance un plan de développement de l’hydrogène financé à hauteur de 7 milliards d’euros sur 10 ans, avec une rallonge de 2 milliards en 2021, au nom du « plan relance covid ». En 2023, c’est 3,4 milliards d’euros qui devaient être engagés dans la fabrication d’électrolyseurs pour la production locale avec l’électricité nucléaire d’hydrogène bas carbone, dans le but de réduire les émissions de CO2 de l’industrie et de la mobilité durable.

L’objectif de cette stratégie de développement bas carbone à la française via l’hydrogène étant de ne pas dépendra de la Chine et de pouvoir jouer dans la même cour que l’Allemagne.

25% des appels à projets européens

Après 3,5 ans, le bilan est, sur certains aspects, positif. Sur 40 dossiers de l’appel à projet retenus par Bruxelles Hy2tech, 10 étaient français. Le gouvernement a rassemblé 2,7 milliards d’euros en 3 ans pour déployer 20 usines d’équipements ou de lignes de production « La France est l’un des seuls pays au monde à avoir l’intégralité des briques technologiques (…) L’hydrogène est notre filière la plus active », explique Géraldine Lemblé, directrice générale adjointe de Medef International, dans les colonnes de l’Usine Nouvelle.

Loin des objectifs

Le Pieec hydrogène -le programme européen regroupant les projets d’intérêt commun- a permis la construction de 4 gigafactories d’électrolyseurs (Genvia, Elogen, John Cockerill, Arkema). Le Pieec hydrogène 2 devrait faciliter le déploiement de gigafactories de Gen’Hy ou HDF Energy (développement de piles à combustible géantes ; stockage stationnaire des renouvelables ou le maritime).

Les appels à projet des écosystèmes territoriaux d’hydrogène de l’Ademe ont favorisé la création de 46 projets dans 30 territoires pour 80 MW de capacité de production d’hydrogène locale, ce qui est peu. Même si, d’après France hydrogène, l’appel à projet Pieec Hy2Use pourrait produire l’équivalent de 1,4 GW à 1,8 GW de production massive d’hydrogène pour l’industrie, on est loin des objectifs.

Loin des 2 GW à 3 GW promis par l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne, le 15 décembre, dans la présentation de sa stratégie nationale d’hydrogène. Loin des 6,5 GW prévus dans le projet France 2030. Loin des 10 GW nécessaires à la production de carburants de synthèse pour l’aérien et le maritime en 2035.

Source : L’Usine Nouvelle

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.