L’Agence internationale de l’énergie à l’aide du nucléaire
Le nucléaire, soutien de la transition énergétique ? A contre courant de nombreuses voix, l’Agence Internationale de l’énergie plaide pour des mesures de soutien à l’énergie nucléaire. Dans un rapport publié ce jour, elle s’inquiète en effet des conséquences de son déclin sur les émissions de gaz à effet de serre.
« Avec sa mission de couvrir tous les combustibles et toutes les technologies, l’AIE espère que la publication de son premier rapport sur l’énergie nucléaire en près de deux décennies contribuera à ramener le sujet dans le débat mondial sur l’énergie »
L’AIE rappelle ainsi que « le nucléaire est la deuxième source d’énergie à faibles émissions de carbone dans le monde à ce jour, représentant 10% de la production mondiale d’électricité. Toutefois, l’avenir de l’énergie nucléaire est incertain alors que les centrales vieillissantes commencent à fermer dans les économies avancées, en partie à cause des politiques d’élimination progressive de ces centrales, mais aussi en raison de facteurs économiques et réglementaires. Sans changement de politique, les économies avancées pourraient perdre 25% de leur capacité nucléaire d’ici 2025 et même les deux tiers d’ici 2040 note le rapport. L’absence d’extension supplémentaire de la durée de vie des centrales nucléaires existantes et des nouveaux projets pourrait générer 4 milliards de tonnes supplémentaires d’émissions de CO2. »
Les EnR pourraient certes compenser le déficit nucléaire mais leur « déploiement devrait alors s’accélérer à un niveau sans précédent » insiste le rapport, qui alerte également sur les « sérieux défis » à relever « pour l’intégration des nouvelles sources dans le système énergétique » en cas d’une telle hausse des EnR dans les mix énergétiques.
« Les décideurs politiques détiennent la clé de l’avenir de l’énergie nucléaire », déclare Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence. «La conception du marché de l’électricité doit valoriser les attributs environnementaux et de sécurité énergétique de l’énergie nucléaire et des autres sources d’énergie propre. Les gouvernements devraient reconnaître la compétitivité-coût d’une prolongation en toute sécurité de la durée de vie des centrales nucléaires existantes. »