À l’approche d’un débat au Parlement sur la souveraineté énergétique, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l’énergie ont appelé ce jeudi 24 avril députés et sénateurs à engager une « véritable rupture dans l’électrification des usages » pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses.

« Plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères »

« Chaque jour, ce sont 180 millions d’euros qui s’envolent pour couvrir notre consommation d’énergies fossiles – soit plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères, parfois hostiles à nos intérêts », selon cette lettre ouverte aux députés et aux sénateurs.

Parmi les signataires figurent l’Union française de l’électricité, des acteurs des renouvelables (Enerplan, France Hydro Électricité, France Renouvelables, SER) et du nucléaire (Gifen, SFEN).

Ils soulignent « l’urgence » d’accélérer « les transferts d’usage vers l’électricité », dans les transports, l’industrie et les bâtiments encore très dépendants des énergies fossiles.

Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l’Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique après 4 ans d’une large concertation pour bâtir la nouvelle feuille énergétique de la France pour la période 2025-2035.

Le décret de la PPE publié « d’ici à l’été »

Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050 en réduisant la part des énergies fossiles dans la consommation d’environ 60% en 2023 à 30% en 2035.

Ce projet a été approuvé le 27 mars dernier par le conseil de supérieur de l’énergie, et restait à publier le décret. Or l’adoption de cette PPE a été fortement critiquée par des partis allant du centre à l’extrême droite au Parlement, ainsi que par les défenseurs de l’énergie nucléaire, dénonçant un soutien trop important aux énergies renouvelables au détriment de l’atome selon eux.

De nombreux acteurs de l’énergie pressent pour que le décret soit publié au plus vite et appellent à cesser les tergiversations politiques, craignant l’absence de visibilité pour investir et recruter. « La question n’est pas tant de savoir si l’électricité doit sortir d’un (réacteur) EPR, d’un SMR (mini réacteur), d’un barrage (…) d’une éolienne ou d’un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité, produite intégralement en France et décarbonée, peut se substituer aux énergies fossiles importées », soulignent les signataires.

Le décret sera publié « d’ici à l’été », à l’issue du débat sans vote au Parlement, indiquait début avril le cabinet de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. 

Le décret pourra faire l’objet « d’éventuelles modifications en fonction des débats parlementaires qui auront lieu lors de la discussion » d’une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Celle-ci déjà adoptée en première lecture par le Sénat sera discutée à l’Assemblée nationale « la deuxième quinzaine de juin », selon Mme Primas.

(Source @AFP)

Charlotte Martin Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.