Les ETI, moteur de la reconquête industrielle ?
Le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) a réalisé une enquête en lignedu 12 octobre au 5 novembre 2023 auprès d’un échantillon de 1500 ETI.
Objectif : faire la lumière sur l’importance des ETI françaises sur la scène internationale.
Un levier commercial majeur
Ce premier Baromètre des Dynamiques internationales des ETI a permis de mettre en exergue « la capacité de projection internationale singulière des ETI, que ce soit via l’exportation ou l’implantation à l’étranger » souligne le communiqué afférent à la publication.
Selon le Baromètre, 86% des ETI ont en effet une activité d’exportation et, parmi elles, 1 ETI sur 2 réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’export et 1 ETI sur 4 exporte dans plus de 50 pays.
En outre, 9 ETI sur 10 ont une implantation à l’étranger, dont plus de 4 sur 10 sont implantées dans plus de 10 pays.
En 2023, près de 4 ETI sur 10 devraient avoir réalisé à l’international un chiffre d’affaires supérieur à 100 M€.
Les ETI françaises sont ambitieuses
Selon le Baromètre, les principaux facteurs qui stimulent le développement international des ETI sont la recherche de nouvelles opportunités de croissance et la diversification de leurs marchés. L’importance de la proximité avec les clients est également un enjeu significatif. 6 ETI sur 10 présentes à l’international ont accentué leur présence depuis la pandémie de COVID-19 et 7 sur 10 envisagent de l’accroître dans les 12 prochains mois.
Renforcer l’implantation à l’internationale passera par une acquisition pour 4 ETI sur 10 ou par la création d’une filiale pour 3 ETI sur 10.
Ces différents résultats témoignent du « puissant levier de redressement de notre balance commerciale » que représentent les ETI. Ces dernières jouent aussi un rôle important dans le renforcement de la présence économique française sur le marché mondial.
L’Europe, leur territoire d’expansion privilégié
L’Europe est le marché d’exportation principal pour environ trois quarts des ETI exportatrices et représente la zone d’implantation de prédilection pour 62 % des ETI ayant des filiales internationales.
Ainsi, « 1 ETI sur 3 ayant une implantation à l’étranger souhaite prioritairement développer son implantation en Europe ; 19 % en Amérique du Nord. »
Le baromètre fait ressortir un moindre attrait pour l’Asie, du fait « des tensions avec l’Occident et la complexification de l’environnement politique et/ou normatif. »
Compétitivité et accès aux compétences, les défis à relever
Dans un contexte économique de plus en plus tendu, la compétitivité et l’accès aux compétences constituent les deux défis majeurs pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sur le marché international.
Presque 50 % des ETI actives à l’international perçoivent le ralentissement de l’économie mondiale comme le risque le plus significatif pour leurs opérations à l’étranger.
Elles sont également 50 % à considérer que l’écart des prix de l’énergie entre l’Europe et d’autres régions affecte leur commerce extérieur et/ou leur production sur le continent européen.
Enfin, « Le recrutement et la fidélisation des talents arrivent en tête des enjeux de transformation de l’activité des ETI à l’international ».
Les solutions publiques d’accompagnement à l’international peu sollicitées
« Les ETI financent principalement leur activité à l’international via leurs fonds propres. » pointe le baromètre. Seules 18 % des ETI ayant une activité à l’international ont ainsi eu recours à un ou plusieurs outils de financement à l’export, se privant de leviers d’accélération et de mutualisation dans leur approche des marchés étrangers.
Face à cette réalité, Franck Riester,ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a de nouveau rappelé l’engagement de l’Etat à intégrer pleinement les ETI dans sa réflexion visant à renforcer la présence internationale des sociétés françaises, notamment dans le cadre de la mise en oeuvre du plan « Osez l’export » lancé en août 2023.