À la veille d’un vote de confiance décisif à l’Assemblée nationale, le gouvernement de François Bayrou accélère sur le front de la rénovation énergétique.

Plusieurs décrets et arrêtés liés à la transition énergétique et au logement doivent être soumis ce jeudi au Conseil supérieur de l’énergie et au Conseil national de l’habitat, deux étapes consultatives mais obligatoires. Objectif : publier les textes au Journal officiel avant lundi, en cas de chute de l’exécutif.


Des réformes ciblant MaPrimeRénov’


Au cœur des mesures, figure la refonte de MaPrimeRénov’, l’aide phare à la rénovation énergétique des logements. Le dispositif MaPrimeRénov’Copropriété reste quant à lui inchangé.

Les nouvelles modalités, applicables dès le 30 septembre, visent à prolonger le dispositif jusqu’en 2026 tout en réduisant son coût pour les finances publiques.
Après une suspension estivale du guichet dédié aux rénovations globales pour les particuliers (jugées trop coûteuses et marquées par des fraudes), le dispositif doit rouvrir dans une version allégée.

Les dossiers bénéficieront d’un soutien moindre mais permettront, selon le gouvernement, de financer davantage de projets.
Dans un budget contraint, deux opérations monogestes sortiraient du périmètre des aides : l’installation de chaudières biomasse (hors poêles à bois et à granulés) et l’isolation des murs.


Une filière vent debout…


Ces annonces suscitent déjà une levée de boucliers dans la filière du bâtiment et des énergies renouvelables.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) alerte sur les conséquences pour le marché des chaudières biomasse, déjà en grande difficulté.

« Souvent en milieu rural, ces équipements constituent une alternative intéressante aux énergies fossiles », insiste l’organisation, qui craint un effondrement définitif du secteur.


La Fédération Française du Bâtiment (FFB) dénonce quant à elle un « violent rabotage ».

Dans un communiqué publié le 4 septembre, son président Olivier Salleron s’inquiète : « La politique énergétique de la France est sacrifiée sur l’autel de Bercy ! Le projet de révision ne pourra que casser définitivement le marché de la rénovation énergétique en France, déjà à la peine depuis la mi-2024. »


et en quête de stabilité


La ministre du Logement Valérie Létard assure vouloir donner « un maximum de visibilité à la filière » après deux années d’évolutions successives. Mais pour les professionnels, ces changements incessants nuisent à la confiance des ménages comme des artisans.
Alors que le gouvernement joue sa survie politique, la filière du bâtiment redoute de nouvelles incertitudes. Si les textes sont effectivement publiés avant le vote de confiance, ils engageront durablement le secteur de la rénovation énergétique dans une trajectoire plus contrainte, au risque de freiner l’élan nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques.

Charlotte Martin Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.