Les négociations autour d’EDF à leur terme… mais pas d’accord en vue
Un consensus difficile à trouver avec l’Europe…
Les négociations entre Paris et Bruxelles arrivent à leur terme mais aucun véritable accord n’a encore été trouvé quant au projet de réorganisation d’EDF, ont indiqué ce jeudi les pouvoirs publics aux syndicats.
« Il n’y a pas de date précise sur le calendrier » a ainsi précisé à l’AFP Alain André, secrétaire fédéral FO Énergie et Mines. Les syndicats ont été reçus en début de matinée par les directeurs de cabinet des ministres de l’Économie et de la Transition écologique. « Ils ont juste dit que compte tenu de l’obligation de passer derrière sur un créneau législatif, on était sur une issue imminente. Si j’ai bien compris, la cible, c’est la fin du mois » a-t-il ajouté.
Selon l’AFP, plusieurs sources gouvernementales ont confirmé que les discussions sur l’avenir de l’Energéticien tiraient à leur fin, même si « le calendrier est serré pour faire aboutir une éventuelle réforme avant la présidentielle l’an prochain ». C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré à Reuters Marie-Noëlle Battistel, spécialiste de l’énergie au groupe PS. « Le planning de l’Assemblée se resserre dangereusement (…), si on ne conclut pas rapidement, on va déborder sur 2022 et politiquement, ça va être compliqué de porter cela pendant une campagne électorale »
L’AFP cite également une source proche du gouvernement qui lui aurait rappelé que « Être au bout d’une discussion ne veut pas dire que la discussion sera conclusive ».
Une réforme qui ne fait toujours pas l’unanimité en France
La veille au soir, sur BFM Business, Bruno Le Maire insistait sur le fait qu’« Il y a une ligne rouge, qui est une ligne rouge absolue : pas de démantèlement d’EDF », ajoutant que si la Commission européenne demandait à « diviser EDF en trois entités totalement indépendantes et autonomes » et à ce qu’il n’y ait plus « de service public de l’énergie autour d’EDF », « la réponse sera non. On a toujours les moyens de dire non ».
Une intervention idoine puisqu’elle intervenait après que les députés de la commission des affaires économiques ont reçu le matin du 10 mars l’intersyndicale d’EDF qui a réitéré son opposition au projet Hercule qu’elle apparente à une « casse du service public. » Les représentants du personnel demandent la création d’une commission multipartite « chargée d’établir le diagnostic de la situation d’EDF, de faire le bilan de 20 ans de dérégulation du marché de l’électricité et de proposer des pistes pour bâtir l’avenir d’EDF. »