Avril 2020 – Note d’analyse des prix du gaz
Contexte : Le Coronavirus plonge le monde dans la crise
Fin février, les prix retrouvaient leur plus bas niveau depuis 10 ans, celui du printemps 2016. Le coronavirus les a envoyé battre le record de la crise financière de 2008 avec un prix à 11.92€/MWh le 23 mars.
Évolution du prix du gaz depuis 2008 (en €/MWh )
(source EEX- 9 avril 2020)
Évolution du prix du gaz depuis 1 an (en €/MWh)
(source EEX- 9 avril 2020)
Pétrole : l’or noir fait grise mine
La pandémie du Coronavirus débutée en Chine dont l’épicentre passe de l’Europe aux États-Unis a progressivement provoqué l’arrêt des économies et industries entraînant l’effondrement des prix. La guerre déclarée entre l’Arabie Saoudite et la Russie a accentué cette baisse alors que l’OPEP s’entendait depuis fin 2016 pour maintenir les cours à un niveau acceptable pour tous. Le 31 mars dernier, le baril de Brent ne s’échangeait plus qu’à $22/b contre $61/b en début d’année, soit son niveau le plus bas depuis 2002 ! Aux États-Unis, la crise est telle que les prix sont passés en négatif début avril dans certains États les stocks étant déjà plein à craquer, certains producteurs payent pour se débarrasser du pétrole produit… Face à ce chaos, Donald Trump s’est fendu d’un tweet optimiste remontant temporairement le moral des bourses. L’OPEP et la Russie se sont mis d’accord pour réduire leur production lors d’une réunion le 9 avril mais face à une baisse de la demande de 20 à 30 millions de barils par jour, cela suffira-t-il pour redresser la courbe de prix ?
Le marché mondial des prix du gaz toujours à la peine
Le prix du gaz continue à osciller autour de niveaux historiquement faibles. Déjà structurellement bas avant la crise du coronavirus en raison de l’abondance de l’offre et de stocks européens records, les prix subissent l’immobilisation de la Chine de près de 2 mois, les mesures de confinement quasi mondial et la crise économique liée au Covid-19 qui font aujourd’hui baisser la demande mondiale. Dans le même temps, la réduction de la consommation d’électricité fait que les centrales à gaz pour production d’électricité sont moins sollicitées en respect du « merit order ». La baisse des prix du gaz est d’ores et déjà ressentie par les consommateurs finaux qui profiteront de tarifs réglementés de vente en baissent de 4,4% au mois d’avril.
Les énergéticiens du monde entier au chevet de la crise
Depuis près de trois mois, la crise du Covid-19 bouleverse l’équilibre fragile du secteur de l’énergie déjà ébranlé par les tensions géopolitiques et la guerre commerciale sinoaméricaine. Aux États-Unis, désormais premier producteur mondial de pétrole, les petites entreprises de schiste sont touchées de plein fouet par cette chute des cours, ce sont des milliers d’emplois menacés qui pourraient peser lourd dans le bilan de Donald Trump lors des élections américaines de novembre.
Synthèse et préconisation
Les prix du gaz poursuivent leur chute entamée il y a un an et demi maintenant. Le confinement est la bonne occasion pour renégocier son contrat et fixer les prix de la molécule sur quatre voire cinq années pour un maximum de visibilité sur les budgets à venir.