Nouveau nucléaire : Bercy presse EDF de se mobiliser pleinement
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a exhorté EDF lors d’une réunion exécutive lundi 26 mars à engager pleinement ses ressources pour la mise en œuvre du programme nucléaire prévu, en respectant le budget et les échéances établis.
Le plus grand chantier industriel d’Europe depuis des décennies
Bruno Le Maire a saisi l’occasion de ce comité exécutif pour souligner les objectifs assignés à EDF : prolonger l’activité des centrales anciennes et accroître la production électrique en menant à bien le projet de relance du nucléaire voulu par le gouvernement, qui inclut la création de six réacteurs EPR2, suivis par huit autres.
« Nous avons engagé le plus grand projet industriel en Europe depuis plusieurs décennies avec la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires. Nous voulons que ce nouveau grand projet soit un succès », a notamment souligné le ministre devant les hauts dirigeants du groupe, selon des propos transmis par son cabinet.
Le ministre a insisté sur la mobilisation nécessaire pour concrétiser ce projet industriel dans le cadre financier et temporel préétablis, tout en réaffirmant son appui total à la direction et aux employés d’EDF dans cette entreprise.
« EDF doit mobiliser toutes les ressources humaines et techniques nécessaires pour réaliser ce projet industriel dans les coûts et les délais fixés », a répété le ministre, au sujet des nouveaux EPR2. « J’apporte tout mon soutien à la direction et aux salariés d’EDF dans la réalisation de ce programme » », a-t-il ajouté.
Retards et hausse des coûts
Déjà en mars, Le Maire avait dû rappeler à l’ordre EDF à la suite de l’annonce de retards dans la conception du premier EPR2 et d’une augmentation estimée à 30 % des coûts.
Les Échos ont en effet révélé le 4 mars que le coût estimatif pour la construction des six premiers réacteurs, localisés à Penly, Gravelines et Bugey, s’élèverait maintenant à 67,4 milliards d’euros, au lieu des 51,7 milliards d’euros initiaux de février 2022.
Ce calcul provisoire prend en compte l’inflation des coûts d’ingénierie, avec un retard de neuf mois dans la finalisation des plans standards du EPR2, qui sont maintenant attendus pour l’été 2024… plutôt qu’à l’automne 2023.
EDF a signalé se trouver dans une phase d’ajustement des coûts et du planning, avec un budget qui pourrait encore évoluer. Le calendrier officiel maintient la mise en service du premier EPR2 à Penly pour 2035-2037.
Le ministre a annoncé qu’il participerait à d’autres réunions de cette nature, et qu’il suivrait « très régulièrement » le déploiement du projet en collaboration avec la délégation interministérielle dédiée au nouveau nucléaire.
(Source © Agence France-Presse)