Nucléaire : feu vert pour le plan anticorrosion d’EDF
EDF a reçu l’approbation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour son calendrier de contrôle des soudures présenté en mars. L’entreprise a promis de passer en revue 92% des soudures suspectes avant la fin de l’année, sans compromettre ses objectifs de production pour 2023, malgré les perturbations du premier trimestre dues aux grèves.
Une décision attendue, les marchés s’apaisent
L’avis de l’ASN a été rendu public dans un communiqué publié le mardi 25 avril. L’ASN a rappelé qu’elle avait pris connaissance en mars de la stratégie amendée proposée par EDF, qui incluait un renforcement des contrôles sur les soudures réparées. Le gendarme du nucléaire avait aussi demandé que le dialogue technique se poursuive pour s’assurer de la pertinence du calendrier envisagé pour les contrôles sur les soudures prioritaires.
L’ASN a précisé que les échanges techniques avec EDF se sont concentrés en particulier sur les réacteurs de la centrale de Nogent-sur-Seine (réacteur 1) et de la centrale de Cruas (réacteur 2), qui présentent des soudures dont le contrôle est jugé prioritaire. Des mesures d’exploitation seront mises en œuvre sur ces deux réacteurs jusqu’à leurs arrêts programmés, prévus en septembre 2023.
EDF a salué la décision dans un communiqué ce matin. L’Electricien historique maintient par ailleurs ses objectifs de production pour l’année, entre 300 et 300 TWh.
A la clôture du mardi 25 avril, les marchés ont soufflé. Le Cal-24 est ainsi tombé à 182€/MWh, contre 199,76 €/MWh à la clôture du 21 avril.
320 soudures suspectes à contrôler
Il y a un total de 320 soudures suspectes dans les 56 réacteurs nucléaires français, dont 69 sont prioritaires selon EDF. L’objectif est de contrôler 92% de ces soudures d’ici la fin de l’année, les 8% restantes seront inspectées début 2024 lors de l’arrêt prévu des réacteurs concernés.
Ce calendrier a été confirmé par l’ASN, qui a déclaré que « 90% des soudures réparées, identifiées comme prioritaires par EDF du fait de leurs conditions de réparation, seront ainsi contrôlées avant la fin de l’année 2023, et l’ensemble de ces soudures le sera d’ici le premier trimestre 2024« .
EDF maintient ses objectifs de production 2023
Malgré ces contrôles, EDF a précisé que le dossier ne nécessite pas de modification de programmation des arrêts de réacteurs pour 2023 ou 2024, comme l’a expliqué Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire EDF en mars dernier.
Rappelons que le groupe a été confronté à une série de problèmes depuis octobre 2021, lorsqu’une micro-fissure a été découverte dans l’une de ses centrales les plus puissantes en raison d’un phénomène de « corrosion sous contrainte ». Ce problème a entraîné l’arrêt de nombreux réacteurs au moment où la France faisait face à une crise énergétique. Après la découverte d’une nouvelle fissure importante dans une conduite du réacteur numéro un de la centrale de Penly en Seine-Maritime, EDF a été contraint de réviser son programme de contrôle.