Nucléaire français : aller « au-delà des six premiers réacteurs »
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, le 7 janvier, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, a présenté les contours du projet de loi de « Souveraineté énergétique » qui sera exposé au Conseil des ministres dans quelques semaines. Au sein de ce projet, le déploiement des EPR pour lesquel la ministre et le président nourrissent beaucoup d’ambition.
Objectif : réduire la part des énergies fossiles
La question de la construction des EPR est devenue un serpent de mer. En février 2022, le président Macron annonçait son projet de relance nucléaire dans lequel était prévu la construction de six réacteurs EPR, avec une option de huit réacteurs supplémentaires. A la fin de l’année 2023, Emmanuel Macron envisageait la validation définitive des huit réacteurs supplémentaires. Courant 2024, l’EPR de Flamanville devrait entrer en fonction, douze ans après la date initialement prévue. Enfin, le dimanche 7 janvier, Agnès Pannier-Runacher dévoilait une partie du contenu de son projet de loi de « souveraineté énergétique » qu’elle exposera d’ici la fin du mois, au Conseil des ministres. La ministre de la Transition énergétique a annoncé qu’elle souhaiterait aller « au-delà des six premiers EPR » en intégrant au projet la construction des huit réacteurs optionnels.
L’un des objectifs, derrière cette initiative d’envergure, est la réduction de 60% à 40% de la part des énergies fossiles dans le mix énergétique d’ici 2035. « Il s’agit d’engager, après 2026, des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts », prévient la ministre. 13 GW correspondant à la puissance des huit EPR optionnels.
Aller au-delà des quatorze EPR
Agnès Pannier-Runacher ne compte pas s’arrêter-là et se dit prête à entamer des discussions avec les parlementaires pour aller plus loin que les quatorze EPR en préparation. « [Le texte] rompt avec la précédente loi programmation qui réduisait à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici 2025 ».
Par ailleurs, la question des infrastructures de recyclage des combustibles nucléaires sera adressée en janvier, lors du prochain Conseil de politique nucléaire (CPN) avec la possibilité de « construire des nouvelles capacités », a annoncé la ministre
En plus de la question des EPR, le projet de loi « souveraineté énergétique » traitera de la régulation des prix, de la protection des consommateurs et l’obligation pour les fournisseurs de « transmettre un échéancier mensuel et une estimation annuelle à chaque changement de contrat ».