
Alors que l’Arenh disparaîtra le 1er janvier prochain, la CRE a fixé à 60,3 €/MWh le coût de production de l’électricité nucléaire d’EDF pour 2026-2028.
Un prix fixé par la CRE en deçà des attentes d’EDF
Le prix de production du parc nucléaire français a été établi à 60,3 €/MWh en euros constants de 2026, a annoncé la CRE. Ce niveau reste quasi stable par rapport aux 60,7 €/MWh calculés en 2023. Une surprise, car sa présidente Emmanuelle Wargon avait anticipé au printemps « 66 ou 67 euros », l’inflation récente laissant présager une hausse.
Ce résultat s’explique par un décret du 5 septembre ayant modifié la méthodologie de calcul, notamment en retirant certaines provisions liées au futur démantèlement des centrales. « Cela allège la facture de 5 euros le MWh », a précisé Emmanuelle Wargon.
EDF, de son côté, estime son « coût complet » à 79,6 €/MWh pour la période. Ajusté selon la méthodologie de la CRE, il tombe à 64,4 €/MWh, mais reste supérieur au prix retenu par le régulateur. L’entreprise, déjà pointée du doigt par la Cour des Comptes pour la fragilité de son modèle financier et ses 460 milliards d’euros d’investissements à horizon 2040, voit donc son arbitrage défavorable. « Quand l’électricité est globalement bon marché pour les consommateurs, c’est plutôt une bonne nouvelle pour l’économie », a justifié Emmanuelle Wargon.
La fin de l’ARENH et les incertitudes pour les consommateurs
Avec la fin du régime de l’ARENH – qui permettait depuis quinze ans aux industriels d’acheter 100 TWh à 42 €/MWh –, EDF devrait engranger 23,7 milliards d’euros de revenus en 2026 grâce à une production estimée à 360 TWh, vendue en moyenne 65,86 €/MWh. Pour certains clients industriels, la facture pourrait s’alourdir. « Il se peut que pour certains industriels il y ait un ressaut », a reconnu Emmanuelle Wargon, tout en soulignant que l’impact se jouera « contrat par contrat ».
Pour les particuliers, la CRE se veut rassurante : « Le passage de l’Arenh au post-Arenh ne va pas faire enfler les factures, en tout cas les factures au TRV [tarif réglementé de vente] des particuliers ». Pourtant, bien que la baisse actuelle des prix de gros contribue à cet apaisement (56 €/MWh) le flou règne toujours concernant la fiscalité de l’électricité. Le futur « Versement nucléaire universel » (VNU), destiné à stabiliser les prix, reste à préciser. Selon Emmanuelle Wargon, « il est très probable » que cette taxe ne s’applique pas dès 2026, laissant les clients sans compensation mais sans envolée brutale de leurs factures.
Source : Les Echos
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.