Le « nucléaire du futur » : la réponse au défi de la transition énergétique ?
Plusieurs projets de réacteurs de 4e génération (ou fusion nucléaire) ont vu le jour ces dernières années. Si, en théorie, ces nouveaux réacteurs semblent être des outils majeurs dans la transition énergétique, le timing pourrait causer problème.
Qu’est-ce que le nucléaire de 4e génération ?
Contrairement aux réacteurs de 3e génération qui fonctionnent sur le principe de la fission, les réacteurs du futur marchent par fusion nucléaire. C’est-à-dire qu’ils reconstituent la réaction chimique observée dans le Soleil. Cette technique engendrerait une très importante production d’énergie qui aurait la faculté de réduire considérablement les déchets nucléaires.
Le projet ITER, regroupant l’Union Européenne, la Chine, les Etats-Unis, La Corée du Sud et la Russie, déployé à Manosque (sud de la France), tente de rendre cette hypothèse possible.
Un projet sur le très long terme
Greg de Temmerman, physicien interrogé par Le Monde, tempère les ardeurs : « [La fusion nucléaire] pourrait représenter 1% de la demande énergétique mondiale vers 2090 ». Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une réponse imminente au défi de la transition énergétique.
En France, le gouvernement ne semble pas miser sur le nucléaire du futur. Plusieurs projets dans le domaine avaient été mis en action. Mais le plus prometteur d’entre eux, Astrid, a été arrêté par l’exécutif en 2019. Le Président Macron a opté pour le développement de l’EPR (réacteur de 3e génération) même si ces réacteurs ne devraient pas être en fonction avant 2040.
Parmi les autres grandes puissances, la fusion nucléaire est une option qui est déjà explorée. Aux Etats-Unis, Bill Gates, avec son entreprise TerraPower, a mis sur pied un projet de réacteur de 4e génération. Quant à la Chine et la Russie, elles ont d’ores et déjà des réacteurs en expérimentation.
Les experts préconisent une autre stratégie
Le timing n’est pas le seul écueil concernant les réacteurs de 4e génération. « Ces projets comportent de nombreuses inconnues technologiques, économiques et de sûreté », précise Nabil Wakim, journaliste au Monde (article du 2 mai 2023).
Les experts du GIEC et de RTE préconisent d’axer le travail sur la baisse de la consommation d’énergie et l’accroissement de la consommation d’énergies vertes.