Alors que des voix politiques contestent le rôle et le coût de l’Ademe, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a fermement pris sa défense, la semaine dernière.
« Des solutions concrètes aux entreprises »
En déplacement sur une ferme laitière à Willgottheim (Bas-Rhin) le 17 juillet, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a défendu l’action de l’Ademe. Cette exploitation agricole a diversifié ses revenus en installant une unité de méthanisation, avec le soutien direct de l’agence. Pour la ministre, l’Ademe « apporte des solutions concrètes aux exploitations agricoles, aux entreprises, aux collectivités locales pour mettre en place du chauffage bas carbone compétitif ou qui permet de produire du bio-méthane ».
Le 11 juillet, un rapport de la sénatrice Christine Lavarde, préconisait une réorganisation, voire une disparition, de l’Ademe. Face aux critiques récentes visant l’organisme, notamment sur son coût pour les finances publiques, Agnès Pannier-Runacher affirme sa confiance en cet « opérateur ultra compétent ». Elle dénonce les « caricatures qu’on entend à Paris entre une extrême droite qui voudrait qu’on arrête tout et qui nous mette dans les mains des producteurs (d’énergies) fossiles russes, du Moyen-Orient, d’Algérie ou des États-Unis, et une extrême gauche qui voudrait qu’on interdise toute activité économique sur notre territoire ».
5 000 entreprises et 2 000 collectivités aidées en 2024
Créée en 1992, l’Ademe résulte de la fusion de trois agences dédiées à la qualité de l’air, à la maîtrise de l’énergie et à la gestion des déchets. Ces derniers mois, elle a été remise en question par plusieurs responsables politiques, dont Valérie Pécresse, présidente LR d’Île-de-France, et Gérard Larcher, président LR du Sénat.
Pourtant, les chiffres soulignent son impact : selon l’Inspection générale des Finances, l’Ademe est « le premier opérateur de la transition écologique des entreprises en termes de financements publics », avec 1,2 milliard d’euros d’aides distribués en 2022 via 114 dispositifs. En 2024, elle a accompagné directement 5 000 entreprises et 2 000 collectivités, selon son rapport annuel.
Son président, Sylvain Waserman, ancien député MoDem et ex-maire de Quatzenheim, rappelle que « 92 % des sommes que l’État nous confie, on les investit aux côtés des porteurs de projets, que ce soient des chefs d’entreprise ou des élus de territoire ». Et d’ajouter : « Parce que la transition écologique, c’est sur les territoires que ça se passe ».
Enfin, la ministre a insisté sur les bénéfices tangibles des réseaux de chaleur financés par l’agence : « Ce sont des factures qui ne flambent pas lorsque le prix du pétrole ou du gaz flambe à l’étranger ». Un argument concret, qui ancre l’action de l’Ademe dans les préoccupations quotidiennes des Français.
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.