Pas de nouvelle mesure européenne face à la hausse des prix de l’énergie
Si la Commission européenne a validé son état des lieux 2021 sur les progrès de l’UE en matière de transition énergétique, les 27 n’ont pour autant toujours pas trouvé de politique commune face à la flambée des prix de l’énergie.
Les ambitions du Pacte vert sont en bonne voie
La Commission européenne a adopté aujourd’hui son rapport sur l’état de l’union de l’énergie pour 2021. Il s’agit d’un bilan des avancées réalisées par l’UE vers une énergie propre, deux après le lancement du Pacte vert. Nombre de données sont positives : pour la première fois, le recours aux EnR a dépassé le recours aux énergies fossiles dans la production d’électricité ( 38 % vs 37 %) et les GES ont diminué de 31 % par rapport aux niveaux de 1990.
Par ailleurs, « À ce jour, 9 États membres de l’UE ont déjà éliminé progressivement le charbon, 13 autres se sont engagés à respecter une date d’élimination progressive, et 4 envisagent des échéances possibles. »
Le rapport indique aussi que la consommation d’énergie primaire a été réduite de 1,9 % et la consommation d’énergie finale de 0,6 %.
« Toutefois, ces deux chiffres sont supérieurs à la trajectoire requise pour atteindre les objectifs de l’UE pour 2020 et 2030, et les efforts doivent se poursuivre pour résoudre ce problème au niveau des États membres et de l’UE. »
Les tendances dégagées par le rapport devront également être réévaluées « soigneusement » l’an prochain « sous l’angle des tendances post-COVID à plus long terme. »
La hausse des prix de l’énergie ne doit pas freiner la transition énergétique
« Le rapport de cette année est également publié dans un contexte de flambée des prix de l’énergie en Europe et dans le monde, en grande partie due à la hausse des prix du gaz. Même si cette situation devrait être temporaire, elle met en lumière la dépendance de l’UE à l’égard des importations d’énergie, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis 30 ans, et l’importance de la transition vers une énergie propre pour accroître la sécurité énergétique de l’UE. »
Le communiqué de presse accompagnant la publication du rapport rappelle aussi que la pauvreté énergétique touche 31 millions de personnes dans l’UE.
« C’est pourquoi la Commission a mis l’accent sur la protection des consommateurs vulnérables dans sa récente communication sur les prix de l’énergie. »
Pas de politique commune pour en pallier les conséquences, à court comme à long terme
Le 13 octobre dernier, Bruxelles avait listé les différentes mesures déjà à disposition des Etats pour les accompagner dans la protection des consommateurs face à l’explosion des prix du gaz et de l’électricité.
Les 27 ont pris acte et appliqué les uns le gel des prix, les autres une réduction de taxes, certains ont débloqué des fonds exceptionnels pour les consommateurs les plus exposés…
A priori, d’autres mesures ne seront pas prises : en effet, selon Reuters « Les Vingt-Sept ne sont pas parvenus à s’accorder sur la moindre nouvelle mesure commune face à la flambée des prix de l’énergie lors d’une réunion exceptionnelle des ministres concernés ce mardi à Luxembourg, a annoncé la commissaire européenne à l’Energie, Kadri Simson. »
Plus spécifiquement, « les pays de l’UE peinent à convenir d’un plan à long terme pour faire face à d’éventuelles nouvelles flambées des prix de l’énergie. ».
« Il n’y a pas eu de position commune sur l’opportunité d’adopter ou non des mesures d’intervention au niveau de l’UE et de les mettre en oeuvre dans tous les pays membres », a résumé le ministre slovène des Infrastructures Jernej Vrtovec.
La nécessité de refondre ou non la réglementation du marché de l’énergie en Europe est le point d’achoppement majeur.
L’Espagne, la France, la République tchèque ou la Grèce aspirent à une refonte en profondeur. A contrario, d’autres pays, l’Allemagne en tête, estiment une telle réforme inutile « pour atténuer la hausse actuelle des prix de l’énergie liée au marché des énergies fossiles ».