Pas de reconversion biomasse pour la centrale charbon de Cordemais
La centrale à charbon de Cordemais exploitée par EDF devait cesser ses activités en 2022. Ecocombust, un projet de reconversion du site en centrale biomasse à pellets de bois a été annulé. La fermeture de la centrale n’interviendra pas avant 2024 voire 2026.
La fin du charbon en 2022 : repoussée ?
En vertu de la Loi Climat de 2019, le gouvernement avait annoncé la fin des centrales à charbon pour 2022 afin d’engager davantage la France dans la transition énergétique. Pour rappel, selon l’Ademe, le charbon émet 1060 grammes de CO2 par kWh d’électricité produit contre 7 pour l’énergie éolienne. C’est la source d’énergie la plus polluante aujourd’hui.
Mais, la fin du charbon n’interviendra pas en 2022. La centrale à charbon de Cordemais dans les pays de la Loire devait être reconvertie en centrale biomasse. Finalement, le projet de conversion appelé « Ecocombust » est annulé.
EDF a fait savoir que le projet avait été abandonné pour deux raisons :
- Car il s’avérait trop coûteux. En effet, « Le prix de revient du combustible de substitution (des granulés de déchets de bois, NDLR) n’est pas compétitif par rapport au charbon », a fait savoir Denis Florenty, le directeur du projet Ecocombust, ;
- Du fait du retrait de Suez, ancien partenaire « compte tenu de l’incertitude actuelle sur l’existence d’un marché aval pérenne et rentable sur le long terme ».
Cette annulation ne menace pas l’emploi local selon le groupe EDF.
Une centrale charbon pour préserver l’équilibre du réseau
Le projet Ecocombust est annulé, et le site n’arrêtera pas ses activités. Si le démantèlement de la centrale est repoussé, c’est notamment en raison des besoins de consommation de l’Ouest de la France.
Il faut rappeler que l’électricité ne se stocke pas encore à grande échelle. Il faut donc produire l’électricité et la consommer au même moment. Sans cela, on risque un black-out, une panne généralisée sur le réseau électrique.
Or, le réseau électrique, notamment en Bretagne, reste relativement fragile. Lors de pics de demande, la production régionale rencontre souvent des difficultés à répondre aux besoins de consommations des entreprises et particuliers. Comme le souligne l’ONG Greenpeace dans un rapport de juin 2021 sur la transition énergétique en région, la Bretagne reste « largement dépendante des autres régions pour couvrir sa consommation électrique ».
La centrale de Cordemais permettra de pallier ces difficultés « durant les pointes de consommation en hiver, pendant quelques dizaines à quelques centaines d’heures par an tout au plus » selon le ministère de la Transition écologique.
Celle-ci devrait donc continuer à produire de l’électricité 100% au charbon jusqu’en 2024 et peut être jusqu’à la mise en service de l’EPR de Flamanville.